La moitié de la population mondiale vit chaque mois le même phénomène naturel : les menstruations. Et ce depuis la nuit des temps. Pourtant, cela reste tabou dans de nombreuses régions du monde.

Humiliée à cause de ses règles

Jackline est une écolière comme les autres, peut-être même plus travailleuse que la moyenne. Vendredi 6 septembre, elle se rend comme tous les jours dans sa petite école du comté de Bomet à Kabiangek, à l'ouest de la capitale du Kenya, Nairobi.

Alors qu'elle est en plein cours, elle découvre une tâche de sang sur son uniforme. La jeune fille ne sait pas trop comment réagir, c'est la première fois qu'elle a ses règles. Elle alerte donc sa professeure. Cette dernière la ridiculise alors devant ses camarades, la traitant de "jeune fille sale", et la force à sortir de la classe et à rentrer chez elle.

Une fois de retour auprès de sa mère, Jackline lui raconte l'indicent, traumatisée. Elle part ensuite chercher de l'eau à la rivière. Elle n'en reviendra jamais.

 

La précarité menstruelle dramatique

Plusieurs heures plus tard, Jackline est retrouvée pendue à un arbre. Les parents de la jeune fille et d'autres parents d'élèves ont manifesté devant l'école, qui a depuis été fermée.

Ce drame a alerté l'opinion publique au Kenya et ailleurs. En effet dans le pays depuis une loi votée en 2017, des serviettes hygiéniques devraient être gratuitement distribuées dans les écoles, en plus d'un programme d’éducation sexuel. La loi n'est cependant pas appliquée.

D'après un rapport de l'ONU, un dixième des jeunes filles manquent l'école pendant leurs règles en Afrique subsaharienne. La précarité menstruelle est une réalité dans de nombreux pays, en développement ou développés. Il faut multiplier les initiatives pour la gratuité des protections hygiéniques et briser le tabou des règles.