Véronique Consolo consacre tout son temps à Woody, un marcassin qu’elle a recueilli dans son jardin en septembre 2021. L’animal vit dans sa maison, située près de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). La femme de 52 ans lutte désormais pour l’adopter car elle affirme que sa survie est engagée.
Véronique Consolo cohabite avec Woody depuis plusieurs mois. Non, il ne s’agit pas du célèbre pivert mais d’un marcassin de 25 kg. Cette femme de 52 ans a recueilli l’animal début septembre 2021. Alors qu’elle est dans sa maison située près de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), elle entend soudainement des aboiements de chiens de chasse. « Je suis sortie et j’ai aperçu Woody dans mon jardin. Il était probablement poursuivi », nous raconte-t-elle.
Le marcassin est alors « minuscule » âgé seulement de quelques jours. « J’ai attendu que les chiens s’éloignent et je l’ai ramené dans un champ à côté de chez moi avec l’espoir qu’il retrouve sa mère. Mais il est revenu. » Elle recommence l’opération quatre fois. En vain. Impossible pour elle de le laisser livré à lui-même, elle décide donc de l’accueillir chez elle. « J’ai commencé par le nourrir car il était affamé et assoiffé. »
« Si on le relâche, il est condamné »
Ambulancière de profession, Véronique Consolo travaille essentiellement la nuit. Elle passe alors ses journées à s’occuper du petit animal. « Pendant un mois, je lui ai donné le biberon toutes les deux heures. Heureusement, ma colocataire a pris le relais lorsque je travaillais », se remémore-t-elle. Aujourd’hui, Woody a bien grandi. Il vit toujours dans sa maison et a accès au jardin s’il souhaite prendre l’air.
« Il s’est très bien adapté et est inoffensif. Il réclame beaucoup d’attention. Il aime imiter mes chiens et mes chats. » Depuis dix ans, la quinquagénaire s’occupe également d’une truie vietnamienne qui vit dans son jardin. « Ce que je souhaite aujourd’hui, c’est pouvoir garder Woody, car si on le relâche, il est condamné », assure-t-elle. Selon elle, la bête pourrait probablement survivre, mais elle serait repoussée par ses congénères. « Puis elle serait forcément attirée par les habitations. »
Une procédure d’adoption compliquée
Véronique Consolo a donc entamé une procédure pour adopter le jeune sanglier. « J’ai cherché plusieurs structures d’accueil mais il n’y avait aucune place disponible. Je n’ai trouvé que cette solution. » L’ambulancière est consciente que la détention d’animaux sauvages est interdite par la législation française. Toutefois, un arrêté du 8 octobre 2018 autorise la détention d’un sanglier de race pure chez un particulier à condition de remplir une déclaration et d’avertir la préfecture de son département.
« C’est ce que j’ai fait, assure-t-elle. Mais l’administration a refusé et me demande de relâcher Woody dans la nature. J’ai contesté ce refus mais je n’ai pas encore eu de réponse ». La Villeneuvoise affirme avoir tout fait pour montrer aux services de l’État qu’elle était en règle. « J’ai aménagé mon jardin qui est désormais entièrement clôturé, un vétérinaire a stérilisé le marcassin et a prouvé qu’il était en bonne santé. Les autorités peuvent venir voir tout ce que j’ai mis en place pour lui. »
« Je ne suis pas une criminelle »
Aujourd’hui, Véronique Consolo évoque une « situation totalement incompréhensible ». « Je demande simplement l’application des textes de loi, je ne suis pas une criminelle. Je veux seulement sauver la vie de Woody. » Elle est soutenue par des associations de défense de la cause animale, a repéré La Dépêche du Midi. Une pétition a été lancée et cumule ce mardi 11 janvier 2022 plus de 46 000 signatures.
Pour payer les frais d’un avocat, la quinquagénaire a également lancé une cagnotte. Plus de 1 500 € ont été récoltés. « Je suis combative et je ne lâcherai rien. Mais cela engendre beaucoup de frais », reconnaît-elle. En attendant et en espérant que la situation se débloque, elle continue de profiter de son quotidien avec Woody. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que je suis devenue son repère. Dès qu’il ne me voit pas, il panique totalement. Alors cela serait terrible pour lui d’être relâché. »
Ouest-France