• Smic, heures supplémentaires, CSG : les nouvelles réponses d'Emmanuel Macron aux Gilets jaunes

    Dans une "adresse à la Nation", Emmanuel Macron a formulé lundi soir de nouvelles propositions pour tenter de répondre à la colère des Gilets jaunes. Il a notamment annoncé une hausse de 100 euros du Smic, l'annulation de la hausse de la CSG pour les retraités les plus modestes ou une défiscalisation des heures supplémentaires.

    Cela ressemble à s'y méprendre à un changement de cap. Emmanuel Macron a fait de nombreuse annonces lundi soir, revenant même sur certaines de ses mesures du début du quinquennat, lors d'une allocution aux Français diffusée depuis l'Elysée. Le Président tentait de répondre à la colère des Gilets jaunes, au lendemain d'un quatrième week-end de mobilisation. "Nous sommes à un moment historique de notre pays", a assuré le chef de l'Etat, qui a décrété un symbolique "état d'urgence économique et social", après avoir dénoncé parallèlement "l'enchaînement de violences inadmissible" dans le pays. 

    "Cette colère, je la ressens comme juste, elle peut être notre chance", a assuré le Président au cours de cette allocution de 12 minutes. Avant d'exprimer ensuite ce regret : "Je sais aussi qu'il m’est arrivé de blesser certains d’entre vous, par mes propos."

    Une hausse du Smic, pas de retour à l'ISF

    Concrètement, voici ce qu'a annoncé Emmanuel Macron : 

    • Le salaire d'un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois "dès 2019 sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur". Il s'agirait d'une hausse en net de la prime d'activité liée au Smic, a précisé ensuite l'entourage du Président à BFMTV. Cette hausse était prévue, mais sur l'ensemble du quinquennat. Jusque-là, l'exécutif refusait tout "coup de pouce" du Smic au 1er janvier 2019, au-delà de sa revalorisation légale d'1,8% qui était déjà programmée.
    • "Les heures supplémentaires seront versées sans impôts ni charges dès 2019." Emmanuel Macron esquisserait donc un retour à la défiscalisation de ces heures supplémentaires déjà mise en place lors du quinquennat Sarkozy, et non leur seule "désocialisation", c'est à dire la suppression des cotisations salariales, ce qui était déjà prévu pour le 1er septembre 2019. 
    • "Nous annulerons en 2019 la hausse de la CSG" pour les retraités qui touchent moins de 2.000 euros par mois. Emmanuel Macron a ainsi admis que "l'effort" qu'il avait demandé à ces personnes "était trop important" et injuste. A l'heure actuelle, seuls les retraités gagnant moins de 1.200 euros environ en étaient exemptés.
    • Le chef de l'Etat a également demandé "à tous les employeurs qui le peuvent de verser une prime de fin d’année à leurs salariés", répétant un appel déjà formulé par Edouard Philippe la semaine dernière. Cette prime serait exempte d'impôt et de charges, a ajouté Emmanuel Macron. 

    Le Président a en revanche refusé de céder sur une revendication phare des Gilets jaunes : le retour à l'impôt sur la fortune (ISF). Il a expliqué cette décision par l'inefficacité de cette mesure lorsqu'elle était en vigueur, et qu'elle n'empêchait pas "les plus riches" de quitter le pays.

    Emmanuel Macron a en revanche demandé au gouvernement et au Parlement d'"aller plus loin" dans la lutte contre les avantages indus et les évasions fiscales. Les dirigeants des grandes entreprises françaises devront verser "leurs impôts en France", a déclaré Emmanuel Macron. Seront taxées en France les grandes entreprises qui réalisent des bénéfices en France, a-t-il dit en allusion à la taxation des Gafa actuellement en discussion au niveau européen.

    Il va "rencontrer les maires, région par région" 

    En outre, Emmanuel Macron a réitéré son souhait de procéder rapidement à une "réforme profonde de l'Etat" - un projet de loi sur la Fonction publique est attendu au Parlement pour début 2019 -, mais aussi à celles de "l’indemnisation du chômage et des retraites", elles aussi déjà au programme de l'exécutif.

    Il a également appelé à ce que le débat national déjà annoncé il y a deux semaines soit "beaucoup plus large" .Emmanuel Macron a ainsi ouvert la porte à ce que des "questions essentielles à la nation" soient abordées dans ce cadre, comme "la possibilité de voir les courants d'opinion mieux entendus dans leur diversité", mais aussi "la prise en compte du vote blanc, et même que soient admis à participer au débat des citoyens n'appartenant pas à des partis". "Les bonnes solutions émergeront aussi du terrain", a-t-il fait valoir. Avant de souligner qu'il comptait "rencontrer les maires, région par région" pour bâtir le socle d'un "nouveau contrat pour la nation". 

    "Par le dialogue, le respect et l’engagement, nous réussirons. Mon seul souci, c’est vous. Mon seul combat, c’est pour vous. Notre seule bataille, c’est pour la France", a conclu Emmanuel Macron de façon très solennelle. Concrètement, le Premier ministre Edouard Philippe va désormais détailler les mesures exposées par le chef de l'Etat mercredi à l'Assemblée. D'autres annonces pour les entreprises sont également prévues dans les jours qui viennent, après une réunion des grandes entreprises.

    Le JDD.fr


    5 commentaires
  • Gilets jaunes : Macron fait son mea culpa avant son intervention télévisée

    Le président a fait un début de mea culpa devant des élus, reçus à l’Elysée vendredi.

    Trois heures de « paires de baffes » : le président en a pris pour son grade vendredi. En face de lui, dans le salon vert de l’Elysée qui jouxte son bureau, une quinzaine de maires et d’élus des Yvelines, membres de l’association « Génération terrain », qui lui ont dit les choses « cash et sans filtre » sur les racines de la révolte des Gilets jaunes.

    Prenant des notes, accompagné d’un simple collaborateur, il les a écoutés, ne décrochant pas une fois son téléphone, et tordant parfois le nez. Comme lorsqu’un participant lui a lancé : « Aujourd’hui, les gens veulent voir votre tête au bout d’une pique ! » « Vous êtes mal aimé, rejeté », ont-ils asséné à un Emmanuel Macron lucide sur sa cote de désamour, avant d’étriller sa méthode de réforme « catastrophique » et « inappropriée ».

    « Des choses ont été dites, parfois pas très agréables, car l’exaspération de bon nombre de Français à son endroit est vraiment très forte », raconte Arnaud Péricard, maire Les Républicains de Saint-Germain-en-Laye et cofondateur du collectif.

    Plusieurs « conneries » confessées

    Après huit jours de silence, le chef de l’Etat leur a confié qu’il s’exprimerait, lundi soir, à la télévision pour répondre aux Français en colère. Il ne viendra pas les mains vides et pourrait faire des annonces sur le pouvoir d’achat et la justice fiscale. « Il y a trop d’impôts, trop de taxes, trop de fiscalité dans ce pays ! » a-t-il convenu devant eux, avant de confesser plusieurs « conneries », comme la suppression des 5 euros d’APL ou les 80 km/h. Edouard Philippe appréciera. « Vous n’imaginez pas comme je ne suis pas aidé… » leur a-t-il avoué, bien décidé à « y remédier » prochainement. Un début de mea culpa ?

    C’est Karl Olive, maire LR de Poissy, qui lui a envoyé un SMS au lendemain du saccage de l’Arc de triomphe et de l’incendie de la préfecture du Puy-en-Velay, pour lui proposer de rencontrer des élus de terrain, urbains et ruraux, « hommes et femmes de bonne volonté », toutes tendances confondues. Deux jours plus tard, Macron l’a rappelé : « Banco !»

    Pendant trois jours, ces élus ont travaillé d’arrache-pied pour lui soumettre des pistes concrètes sur le logement, les transports, les aides sociales, l’éducation, les territoires. « Par exemple, comment éviter qu’une femme qui élève seule ses enfants voie ses APL diminuer si elle retrouve un emploi à temps complet ? C’est anormal », expose Arnaud Péricard.

    « Le putsch n’a pas eu lieu »

    Le président a-t-il entendu le message de la rue ? « Je veux aller voir tous les maires de France ! » a-t-il lancé vendredi, déterminé à renouer avec le pays. Nombre de ses proches le pressent à cet égard d’arrêter les phrases méprisantes, comme « les Gaulois réfractaires ». « Il a compris qu’il devait corriger cette rupture avec le peuple », veut croire Karl Olive.

    Ce samedi, alors que les Gilets jaunes défilaient à quelques centaines de mètres de son bureau, Emmanuel Macron a passé la journée à l’Elysée avec ses collaborateurs pour préparer sa prise de parole. Le pire, juge son entourage, a été évité. « Le putsch n’a pas eu lieu. Les mesures annoncées ont calmé le jeu », respire l’un de ses fidèles, d’un rire nerveux.

    Toute la journée, le Premier ministre s’est affiché en première ligne, se rendant trois fois à la cellule de crise de Beauvau et allant saluer les forces de l’ordre. « Le niveau de tension a baissé », souffle Matignon. Un macroniste avertit : « La crise n’est pas finie. »

    Le Parisien


    4 commentaires
  • Macron, fou ou con, les deux !!!


    5 commentaires
  • «Gilets jaunes» : Macron annule la hausse des taxes et corrige Philippe

    L'Élysée a finalement décidé d'abandonner purement et simplement l'augmentation prévue en 2019. Un véritable désaveu pour le premier ministre.

     

    Les divergences larvées viennent d'éclater au grand jour. Entre Emmanuel Macron et Édouard Philippe, rien ne va plus. «Il y a une différence de ligne entre eux qui n'est plus tenable», lâche un pilier de la majorité. Et pour cause, moins de 24 heures après l'annonce par le premier ministre d'une pause fiscale de six mois sur les carburants, l'Élysée a annoncé mercredi soir l'abandon pur et simple de l'augmentation initialement prévue. «Le président a compris que cette notion de moratoire était considérée par les gens comme une demi-mesure, et il a considéré qu'on n'avait pas le droit de laisser entendre cela. Il fallait aller un cran plus loin», expliquait dans la soirée l'un des plus proches conseillers du chef de l'État.

    Au même moment, l'Assemblée nationale achevait pourtant sa cinquième heure de séance et s'apprêtait à voter largement la déclaration d'Édouard Philippe, qui s'en remettait encore à une «solution (...) issue du débat». Autrement dit, le premier ministre laissait ouvertes les deux options, y compris celle d'un rétablissement de la hausse de la fameuse «taxe carbone». Ce qui n'est pas l'avis de l'Élysée. «Sauf idée de génie, dans six mois, on n'y reviendra pas. Pour l'instant, on ne peut pas dire qu'elle est “suspendue”, puisqu'elle n'existe pas. On emploie donc le terme d'“annulation”», assure le Château. Bref, deux sons de cloche très différents au plus haut sommet de l'État.

    Plus qu'un simple cafouillage, il s'agit d'un véritable désaveu. Le président a lui-même décroché son téléphone pour demander à François de Rugy de relayer la nouvelle version en direct sur le plateau de BFMTV. Ainsi, après avoir confirmé que les hausses de taxes sur les carburants étaient «annulées pour l'année 2019», le ministre de la Transition écologique et solidaire a rapporté la conversation qu'il avait eue quelques minutes plus tôt avec le président. «Il m'a dit: “les gens ont eu l'impression qu'il y avait une entourloupe, qu'on leur disait c'est une suspension mais hop, ça reviendra après (les européennes)”. Comme ça, il n'y a pas d'entourloupe», a-t-il clairement tranché.

    Matignon pris de court

    À Matignon, le changement de pied d'Emmanuel Macron a fait l'effet d'une bombe. Pris de court par la nouvelle, le cabinet du premier ministre a tenté, mercredi soir, d'éteindre le début d'incendie. «Nous travaillons de façon très étroite avec l'Élysée. Il y a un alignement parfait entre le premier ministre et le président», tentait-on d'argumenter. Idem à l'Élysée où, en fin de soirée, un communiqué - officiel, cette fois -, assurait que le couple exécutif s'exprimait «de concert». Il n'empêche, cet incident laissera des traces profondes. Et pose la question de savoir pourquoi l'Élysée a décidé de reprendre brutalement la main.

    Dans la soirée de mercredi, des raisons sécuritaires étaient implicitement invoquées. Des informations alarmistes circulaient sur la manifestation de samedi. Et notamment sur le degré de violence inédit que celle-ci pourrait atteindre, fomentée par «un noyau dur radicalisé» issu «à la fois de l'extrême droite et de l'extrême gauche». 

    Des «appels à tuer»

    Les services de renseignement auraient carrément signalé à l'Élysée des «appels à tuer et à se munir d'armes à feu pour s'en prendre à des parlementaires, au gouvernement, à l'exécutif et aux forces de l'ordre». Selon nos informations, un ministère important a même reçu consigne d'interdire à ses personnels et aux ministres concernés de se rendre sur leur lieu de travail ce week-end. «Ce sont des putschistes. On est dans une tentative putschiste», avance-t-on le plus sérieusement du monde au palais présidentiel.

    Une chose est sûre, l'«acte IV» du mouvement des «gilets jaunes» peut être un tournant si Paris s'embrase à nouveau. «S'il y a dix morts ce week-end, il n'est pas sûr qu'on puisse garder le ministre de l'Intérieur», glisse un proche du chef de l'État. La perspective d'un remaniement nettement plus large commence à circuler de façon insistante. Au point de changer de premier ministre? «Dans le meilleur des cas, il faudra un nouveau gouvernement avant les élections européennes. Dans le pire, avant Noël», lâche un macroniste du premier cercle.

    Le Figaro.fr


    3 commentaires
  • Macron exclut de rétablir l'ISF et recadre sèchement Schiappa

    Rarement un recadrage aura été si violent.

    Alors que la secrétaire d'État à l'Égalité Femmes-Hommes, Marlène Schiappa, a cru bon d'ouvrir la voie à un rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), Emmanuel Macron lui a immédiatement adressé une fin de non-recevoir. Comme l'a appris Le Figaro, confirmant une information des Échos, le président a profité du huis clos du Conseil des ministres, mercredi matin, pour lancer: «Il ne faut pas perdre la cohérence de ce qu'on a fait depuis dix-huit mois. Cela implique de ne pas tout détricoter bout par bout».

    L'intéressée, qui n'assistait pas à cette réunion gouvernementale, a été prévenue de la «colère» du président par l'un de ses proches. «Le chef de l'État considère que l'une des méthodes de l'action publique innovante consiste à évaluer les choix qui sont faits. Ce sera le cas de l'impôt sur la fortune immobilière (IFI), comme c'est déjà prévu par la loi. Si l'on s'aperçoit, à terme, que le but poursuivi par la réforme n'est pas atteint, alors nous regarderons comment améliorer le dispositif. Mais nous ne reviendrons pas à l'ISF dans sa forme d'avant», affirme un proche du président.

     

    «Nous ne craignons pas le débat sur l'ISF pour une raison simple: le débat a été tranché»

     

    Cette passe d'armes est liée à la sortie de Marlène Schiappa, qui est intervenue mardi soir sur France 3 pour indiquer que «si l'évaluation (de la transformation de l'ISF en IFI) montre que des capitaux ne sont pas suffisamment injectés dans l'économie française, (elle) proposerait de rétablir l'ISF». Non contente de cette déclaration, la secrétaire d'État est allée plus loin mercredi matin, puisqu'elle a publié un communiqué pour se féliciter que la position personnelle qu'elle a défendue ait été reprise par le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

    «Benjamin (Griveaux) a surtout été obligé de bricoler un truc en direct à la radio pour rattraper l'énorme bourde de Marlène (Schiappa)», déplore un proche du président, qui regrette que le porte-parole du gouvernement ait été contraint de réagir à chaud sur RTL à l'annonce de la secrétaire d'État. Quant à Édouard Philippe, qui a indiqué mercredi après-midi à l'Assemblée qu'il ne «craignait pas» le débat «nécessaire» sur l'ISF, sa position semble partagée par le président et ses proches. «Il a raison de dire que nous ne craignons pas le débat pour une raison simple: le débat a été tranché».

    Le Figaro.fr

    Macron ne veut pas que l'on ennuie les riches !


    3 commentaires
  • Visite surprise sous les huées pour Macron au Puy-en-Velay

    Le président de la République a effectué une visite surprise au Puy-en-Velay, où la préfecture a été incendiée samedi par les «gilets jaunes».

    Emmanuel Macron a choisi l'un des symboles des débordements associés à la mobilisation des «gilets jaunes» pour une visite surprise, mardi après-midi au Puy-en-Velay. C'est dans cette ville de Haute-Loire que la préfecture a été incendiée samedi. Le Puy-en-Velay est aussi le fief de Laurent Wauquiez, patron des Républicains et fervent soutien de la contestation. L'entourage présidentiel, cité par l'AFP, a indiqué que le chef de l'Etat a témoigné «personnellement et directement de son respect et de son soutien aux agents après l'incendie d’une partie des locaux préfectoraux». Emmanuel Macron s'est adressé à «la centaine d'agents présents (...) en leur disant partager leur tristesse mais en leur demandant de la transformer en fierté : fierté d’être au service des Français et de l’intérêt général, et d'avoir fait preuve samedi d'un courage sans faille».

    «Le Progrès» a filmé une partie de la visite. Sur les images, on peut entendre crier «Macron Démission». Des huées sont également audibles lorsque le président quitte le groupement de gendarmerie de la Haute-Loire.

    Le déplacement n'avait pas été annoncé, tout comme son déjeuner lundi avec des CRS. Contrairement à une pratique fréquente de l'Elysée, le déplacement n'a donné lieu à aucune séquence en direct sur les réseaux sociaux au contact de la foule.

    Macron est arrivé et il est reparti en avion à Loudes.

    Paris Match


    5 commentaires
  • Gilets jaunes : le silence contre-productif d'Emmanuel Macron

    Le self-control permanent du chef de l’Etat, sa volonté acharnée d’une liberté personnelle et politique inaltérable, apparaissent comme autant de défauts avec l’émergence des « Gilets jaunes ».

    Mutique. Depuis son retour de Buenos Aires où il participait au G20, Emmanuel Macron a choisi de ne pas s’exprimer, de ne pas s’adresser aux Français après les émeutes du week-end dernier. Pas un mot, mais des images à répétition - le président inspectant l’avenue Kléber, l’une des artères dévastées ; le président se recueillant sous l’arc de Triomphe souillé ; le président déjeunant en compagnie de CRS ayant subi l’assaut des casseurs et des pillards. Au même moment, le premier ministre Edouard Philippe recevait les chefs et sous-chefs des partis républicains. Fort bien. Mais les Français, comme les journalistes qui « suivent » la politique, n’en sont pas moins sidérés : mais pourquoi le chef de l’Etat s’obstine-t-il à s’enfermer dans ce silence paradoxalement assourdissant?

    Les observateurs du macronisme ne manqueront pas de relever que le président de la République reste ainsi fidèle à l’une des règles de vie qu’il s’est sans cesse et partout imposée : rester quelles que soient les circonstances maître de son temps, de ses initiatives, de ses propos, de ses avancées comme de ses reculs. Mais ce self-control permanent, cette volonté acharnée d’une liberté personnelle et politique inaltérable, exige un art parfait de l’exécution. Or c’est là que le bât blesse- et depuis plusieurs mois déjà.

    Depuis l’affaire Benalla, Emmanuel Macron est à contretemps dans son dialogue avec les citoyens qu’il est censé conduire. Systématiquement à contretemps. Systématiquement en retard. Systématiquement à côté de la plaque. Systématiquement en décalage avec les attentes, les espoirs et les désirs des Français. Le désir, ça existe, même en politique. Surtout en politique et Macron, depuis son élection, l’a effacé de son vocabulaire et, surtout, de sa pratique. Certaines interventions du président étaient brillantes, d’un contenu fort avec des perspectives fort bien dessinées. Il était alors dans son rôle, pertinent, et fidèle à ses engagements libéraux-sociaux. Souvenons-nous par exemple du plan pauvreté approuvé, salué, par la plupart des associations. Une sorte d’exploit. Mais qu’en ont retenu les Français ? Rien, comme si l’émetteur était en panne, brouillé, qu’il avait besoin de temps, beaucoup de temps, pour se recharger, pour retrouver une harmonie politique et ... personnelle.

    Des interventions hors sol et déconnectées

    Avec l’émergence soudaine des « Gilets jaunes », ces défauts sont apparus sous une lumière blafarde. Chaque intervention, chaque propos, chaque remarque apparaissaient plus que jamais déconnectés, hors sol et hors temps. Il s’agissait, dans l’esprit du président de « rattraper » les « Gilets jaunes » en avançant des arguments qu’il croyait cohérents ; il ne parvenait qu’à les exaspérer davantage encore- arrogant et pète-sec. Il n’était pas encore mais déjà la certitude qu’il fût sourd, « bouché » devint chose acquise pour une grande partie des Français. Fracassé par la violence, cette violence qu’il n’avait en rien pressenti (les autres responsables politique non plus d’ailleurs, mais il est le chef et cela lui donne des responsabilités particulières...), il choisit alors de se recroqueviller sur lui-même, de ne pas l’ouvrir, de dépêcher sur la ligne de front le premier ministre Philippe, celui de l’intérieur Castaner et le « bon élève » de la classe Jean-Michel Blanquer. Problème? Un tel dispositif ne sert à rien - ou à si peu.

    Emmanuel Macron le sait. Il s’était ainsi contenté de gagner un peu de temps. Rien de plus. L’ultra violence et la popularité du mouvement - ce n’est pas contradictoire - ont fini par le rattraper, par le dépasser. Et conséquemment la nécessité de se découvrir. Lui-même, en personne, sans se dissimuler derrière les institutions et les ministres. De proposer une série de mesures pour (peut-être) sortir de cette crise. De prendre la parole pour affronter et se confronter aux Français. Le principe même de la Ve République.

    Car, paradoxalement, ce mouvement des « Gilets jaunes » exacerbent tous les ... défauts de la Ve République. Les « Gilets jaunes », certes, décrètent leur détestation de ce jeune chef de l’état. Ils l’accusent de tous les maux, polarisant sur  sa personne et sa politique l’ensemble des défauts, des insuffisances et des « trahisons » attribués à ce pouvoir et aux deux précédents- Sarkozy et Hollande. Mais en même temps, paradoxe ou pochade (?), les « Gilets jaunes » ne reconnaissent aucun autre interlocuteur qu’Emmanuel Macron ; ils n’acceptent de parler qu’avec Emmanuel Macron ; ils ne veulent entendre qu’Emmanuel Macron. L’entendre, car l’écouter, ce serait franchir un autre palier...

    De nombreux commentateurs déplorent la quasi «disparition des corps intermédiaires», en particulier les partis, les syndicats et les associations « traditionnelles ». C’est d’ailleurs la nouvelle idée (convenue?) qui tourne en boucle. Coupable en chef ? Macron, bien sûr, responsable par définition de tous les maux dont souffre la société française. La disparition du PS ? Macron. L’atonie de LR ? Macron. Les déchirements de la France Insoumise?  Macron. L’effacement de la CGT ? Macron. La discrétion du Medef ? Macron. Plus politiques que d’aucuns l’imaginent, les « Gilets jaunes », eux, ne tombent pas dans pareil contresens. Ils ne font pas semblant : les règles de ce régime organisent la toute-puissance du président de la République. Ils en ont donc tiré toutes les conclusions.

    C’est pour cela, et d’abord pour cela, que le silence du président n’a pas de sens.

    Challenges


    6 commentaires
  • En pleine crise des "Gilets Jaunes", les Macron rénovent le palais de l'Elysée

    La cougar avec son manteau Louis Vuiton et son petit Manu !

    Moquettes, rideaux, mobilier... En pleine crise des "gilets jaunes", le couple présidentiel n'a pas hésité à donner le coup d'envoi à de vastes travaux au sein du palais de l'Elysée. Un dépoussiérage estimé à plus de 100 millions d'euros.

    C'est ce qu'on appelle un mauvais timing. Alors que la grogne des "gilets jaunes" ne cesse de s'amplifier à travers l'Hexagone, le couple présidentiel n'a pas hésité à donner le coup d'envoi le 23 novembre dernier à de vastes travaux au sein de la salle des fêtes de l'Elysée alors que la rue grondait déjà. Moquettes, rideaux, mobilier, rien n'est trop beau pour donner un grand coup de jeune à ce vaste palais situé au 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré. Un dépoussiérage dont le coût total est estimé à plus de 100 millions d'euros par la Cour des comptes, sur une durée de sept ans.

    Dans les colonnes du Monde datant du 30 novembre, Brigitte Macron n'hésitait pas à justifier ces travaux en évoquant une "forteresse qui se protégeait de l'extérieur". "On avait l'impression que l'Elysée était devenu une forteresse qui se protégeait de l'extérieur. On va alléger, épurer. Il faut que la lumière entre", déclarait-elle. Ce premier chantier se déroulera jusqu'au 15 janvier 2019, sous le regard attentif de Brigitte Macron. En tout, ce sont plus de 120 personnes qui sont mobilisées pour restaurer plus de 1.000 mètres carrés au sein du palais, comprenant notamment la salle des fêtes, mais également le salon Napoléon III et le jardin d'hiver. 

    "Un savoir-faire français unique"

    Les clés du chantier ont été partiellement confiées au Mobilier National, dont Hervé Lemoine assure la direction depuis février dernier. "Ce projet va donner une vision contemporaine de l'Élysée, et mettra à l'honneur un savoir-faire français unique", a fait savoir Hervé Lemoine dans une interview accordée au Figaro.

    Interrogé par Challenges en septembre dernier, le directeur du Mobilier National évoquait déjà ce projet de rénovation entrepris sous la présidence Macron. "Le président a souhaité que l'on redécore l'Elysée et que le Mobilier renouvelle son cadre décoratif. C'est une façon pour lui de montrer ces savoir-faire dans cet espace qui est presque le premier showroom de France".

    Depuis plusieurs mois, les petites mains du Mobilier National sont en effet aux petits soins pour restaurer les grandes tapisseries de la salle des fêtes datant du XVIIIe siècle. 

    Challenges


    5 commentaires
  • Je l'ai déjà mise mais suis sûre que vous le regarderez à nouveau avec plaisir !


    3 commentaires
  • Je la remets car elle va bien pour ce qui se passe maintenant !!!


    3 commentaires
  • Jupiter, de retour d'Argentine, est allé faire un tour à l'Arc de Triomphe qui a été tagué hier par des gilets jaunes ou d'autres personnes, puis sur la tombe du soldat inconnu. !

    Certains sont entrés dans le monument !  Imaginez que des terroristes se soient mélangés avec les gilets jaunes et aient fait sauter l'Arc de Triomphe. Il est incompréhensible que ce monument n'ait pas été protégé !

    Plus tard, Jupiter devait présider une réunion avec  Edouard Philippe, le truand Castaner et  Laurent Nunez.

    Il a reçu des huées du public, macron démission !!!

    Jupiter a décidé de ne pas parler !!! C'est une habitude chez lui, face à un gros problème, il se tait !

    MAIS, l'exécutif a de nouveau fait savoir aujourd'hui, par le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, qu'il ne changerait pas de cap face aux "gilets jaunes", qui protestent principalement contre la hausse des taxes sur les carburants.

     

    Jupiter estime donc qu'il n'y a pas eu encore assez de casse, que 3 morts ne suffisent pas !!! Il veut une révolution !

    Chantou


    5 commentaires
  • "On n'en peut plus", on "en prend plein la gueule" : la colère d'un policier après les manifestations des "gilets jaunes"

    Il appelle Emmanuel Macron à "prendre ses responsabilités".

     

    On n'en peut plus, nous non plus. On en prend plein la gueule", déclare Yves Lefèvre, un policier révolté appartenant à Unité SGP Police FO, samedi 1er décembre sur France Inter. Il appelle le président de la République Emmanuel Macron à "prendre ses responsabilités", au troisième acte de la mobilisation des gilets jaunes.

    "Les flics ne vont pas rester le dernier rempart face à l'insurrection. On n'en peut plus, nous non plus. On en prend plein la gueule en permanence alors maintenant, je sors de mon devoir de réserve, c'est très clair, je demande, j'en appelle au président de la République de prendre ses responsabilités, parce que les flics ne vont pas servir de dernier bastion quitte à laisser leur peau par terre. Ça, il en est hors de question", déclare le policier qui lance aussi un appel au Premier ministre Édouard Philippe et au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.

     

    "En face de nous, on a des criminels, des types qui veulent tuer du flic"

    Yves Lefèvre dénonce le vol d'un fusil d'assaut dans une voiture de police samedi 1er décembre à Paris et assure qu'"ils ne l'ont pas pris pour faire des guirlandes, c'est clair, donc on a des types, des criminels, en face de nous qui veulent tuer du flic".

    Selon ce policier, les débordements violents se sont durcis dans la soirée : "On n'est plus sur les séquences qu'on a connu le matin avec les casseurs, les black blocs, les extrémistes de droite ou de gauche. Là, maintenant, on est rentrés dans une phase d'ultra-radicalisation, on est aujourd'hui à deux doigts de l'insurrection si nous ne sommes pas déjà en insurrection. On ne sait pas si on va s'en sortir [ce soir], moi je vous le dis très clairement, on ne sait pas si on va s'en sortir".

     franceinfo


    3 commentaires
  • Pour Macron, les coupables des violences à Paris "veulent le chaos"

     Emmanuel Macron est au G20 de Buenos Aires, Argentine.

    Le président de la République s'est exprimé à propos des débordements violents lors des manifestations des gilets jaunes ce samedi. Il est actuellement à Buenos Aires, en Argentine, où il participe au G20.

    "Ce qu'il s'est passé aujourd'hui à Paris n'a rien à voir avec l'expression pacifique d'une colère légitime" a déclaré Emmanuel Macron, dans une courte allocution au terme de sa conférence de presse depuis le G20 à Buenos Aires, en Argentine, ce samedi soir. Selon le président de la République, les coupables des violences en marge des manifestations des gilets jaunes, "veulent le chaos", et "trahissent les causes qu'il prétendent servir et qu'ils manipulent". 

    "Aucune cause ne justifie que les forces de l'ordre soient attaquées, que des commerces soient pillés que des bâtiments publics ou privés soient incendiés, que des passants ou des journalistes soient menacés, ou que l'Arc de Triomphe soit souillé" a dit le chef de l'État.

    "Je respecterai toujours les contestations, j'entendrai toujours les oppositions, mais je n'accepterai jamais la violence" a conclu le Président. Il a ensuite décliné les questions des journalistes au sujet des manifestations des gilets jaunes.

    Une réunion au sommet dimanche matin

    Emmanuel Macron a annoncé dans le même temps qu'il participera à une réunion avec le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et "les services compétents" ce dimanche matin pour parler de la situation.

    La semaine dernière, il avait déjà exprimé sa "honte" face aux violences qui avaient marqué les manifestations des gilets jaunes samedi dernier, dénonçant ceux qui avaient "agressé" les forces de l'ordre et "violenté d'autres citoyens".

    BFM.TV

    Le chaos, c'est lui qui l'a mis !


    4 commentaires
  • La trajectoire du candidat Macron : Macron étudiant, Macron Banquier, Macron de droite, Macron de gauche, Macron manipulateur ? à vous de voir.!


    4 commentaires
  • Ajoutée le 28 nov. 2018

    Gilets jaunes, vous le sentez bien, vous êtes devenus les esclaves des temps modernes. Les riches vous ont transformé en robots, en automates, juste bons à bosser, sans aucune considération pour les êtres humains que vous êtes. Sans aucune reconnaissance au bout. Vous vivez dans l’angoisse permanente du lendemain, vous avez perdu le sens et le goût de la vie, dans l’indifférence absolue de ce pouvoir macronien, qui sert les desseins du Nouvel Ordre Mondial, dirigé par des sionistes fous, dont le but est d’avilir, asservir les peuples de la planète.
    En récompense de votre travail et de votre citoyenneté, vous avez droit, de la part de Macron le banquier, au mépris, au gazage et aux coups, quand vous osez exprimer votre souffrance.
    N’attendez aucune bienveillance de Macron, derrière ses sourires de façade, ses formules ampoulées et creuses, son psychisme perturbé en fait un être foncièrement malveillant.
    Macron est un dangereux psychopathe, selon l’analyse qu’en a fait le professeur Sagatori, un éminent psychiatre italien. Il ne faut rien négocier avec lui.
    C’est un président de pacotille, illégitime, qui ne cherchera qu’à vous leurrer, qu’à vous tromper, car il est aux ordres des oligarques, des ultra-riches, dont il défend les intérêts, en s’appuyant sur le mensonge, la désinformation et la propagande, diffusé(e)s en boucle par les lamentables merdias français.


    4 commentaires
  • Depuis l'Argentine, la violente charge de Macron contre Hollande

    Le président n'a guère apprécié les attaques de son prédécesseur, qui a encouragé les «gilets jaunes», jeudi. Il l'a remis à sa place depuis l'étranger, parlant de «cynisme». Il a par ailleurs écarté une nouvelle fois tout «recul» dans ses réformes, malgré la mobilisation des «gilets jaunes» prévue samedi.

     

    Il n'a pas l'habitude de répondre à ses innombrables attaques. Encore moins depuis l'étranger. Alors que François Hollande s'est affiché jeudi soir avec des «gilets jaunes» mobilisés dans l'Ardèche, Emmanuel Macron est sorti de sa réserve. Depuis Buenos Aires, la capitale de l'Argentine, où il est en déplacement jusqu'à samedi à l'occasion du sommet du G20, le président de la République a violemment chargé son prédécesseur. «J'entends aussi souvent les voix qui, parfois, n'avaient pas même réussi à bouger les choses, et qui sont sans doute plus à la racine de la situation que nous vivons que le gouvernement, qui n'est aux affaires que depuis 18 mois», a tancé le chef de l'État, devant la communauté française, sans citer l'ancien dirigeant du Parti socialiste. «Que voulez-vous? Le cynisme fait partie de la vie politique.»

    Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a enfoncé le clou sur LCI, accusant François Hollande d'être un «miliant politique, un militant amnésique». «Quelqu'un qui a été empêché de se présenter devrait avoir un comportement différent», a taclé l'ancien socialiste. «Le cynisme tue la politique.»

    Devant des manifestants jeudi, François Hollande s'était targué d'avoir augmenté le SMIC quand il était aux responsabilités.» Je préfère le dire pour qu'on puisse faire la différence», a-t-il déclaré, défendant dans le même temps le CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) que son ancien ministre de l'Économie veut supprimer. Vendredi, l'ex-président de la République socialiste, qui avait renoncé à mettre en place l'écotaxe face à la révolte des «Bonnets rouges» sera à Montauban pour une remise de décoration. Il devrait une nouvelle fois aller à la rencontre des «gilets jaunes». 

    Dans sa réponse, Emmanuel Macron semble tout autant viser François Hollande que Ségolène Royal, qui représente à ses yeux l'ancienne génération de responsables politiques, qui ont renoncé face aux difficultés. L'ancienne ministre de l'Environnement, proche du chef de l'État pendant sa campagne présidentielle, ne manque pas une occasion de le critiquer. Depuis quelques semaines, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle fait la tournée des médias pour demander à l'exécutif de revenir sur la hausse des taxes sur les carburants. Interrogée vendredi matin sur Public Sénat sur les propos d'Emmanuel Macron, Ségolène Royal a jugé que le «cynisme» était pour elle «ceux qui refusent de voir la réalité de la vie quotidienne de ceux qui n'arrivent pas à boucler leur fin de mois et qui se sentent pris en otage». «Le leitmotiv qui consiste à dire, ‘il ne s'est rien fait pendant trente ans avant moi' ne marche pas», s'est-elle défendue.

    Lors de son allocution, jeudi, Emmanuel Macron a par ailleurs écarté une nouvelle fois tout «recul», malgré «l'acte 3» de la mobilisation des «gilets jaunes», prévue samedi. Le président de la République a répété, à plus de 10.000 kilomètres de Paris, entendre «la colère légitime, l'impatience, la souffrance d'une partie du peuple» français. Il souhaite y répondre par «des décisions supplémentaires dans les semaines et les mois à venir» mais qui «ne seront jamais des reculs». 

    Le Figaro.fr


    3 commentaires

  • 6 commentaires
  • par Gaëtan Thomas


    3 commentaires
  • On dirait qu'il en est !

     


    3 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique