L'occupation illégale d'une maison vient troubler la petite commune de Saint-Honoré-Les-Bains dans la Nièvre. Depuis trois semaines, un couple squatte une maison du village de 744 habitants, au détriment de sa véritable propriétaire, aujourd'hui en Ehpad.
"Nous avions signalé au fils de la propriétaire la présence de squatteurs. Il est venu sur place et nous l'avons accompagné. Lorsque nous sommes rentrés, ça sentait la drogue, le couple était absent mais une troisième personne était là. Nous l'avons fait prendre en charge par la Croix-rouge", explique ce mercredi sur RMC Véronique Peltier, voisine de la maison squattée. À ce moment-là la situation semble réglée et la voisine est même invitée à manger dans la maison par le fils de la propriétaire.
"On est chez nous, nous connaissons la loi, faites ce que vous voulez appelez la gendarmerie, mais nous sommes chez nous"
"Nous avons alors vu deux furies arriver, nous insultant. Une fois dans la maison ils savaient qu’on ne pouvait plus les faire sortir. Le fils de la propriétaire a tenté de discuter avec eux mais il n’y avait rien à faire. Ils disaient : 'On est chez nous, nous connaissons la loi, faites ce que vous voulez appelez la gendarmerie, mais nous sommes chez nous!'", explique Véronique Peltier.
Sur une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, on peut effectivement voir le fils de la propriétaire face aux squatteurs dans le salon de sa mère. Les deux squatteurs expliquent sans sourciller qu'ils se trouvent bel et bien chez eux. Le fils de la propriétaire est finalement obligé de partir, selon les conseils de la gendarmerie. Le couple présent sur place depuis plus de 48 heures occupe toujours la maison étant au regard de la loi, considéré comme le propriétaire du bien.
Le gouvernement veut agir vite
Si le fils de la propriétaire a porté plainte, les autorités et les habitants du village craignent que la situation ne dégénère:
"Aujourd’hui, il faut vraiment qu’il se passe quelque chose avant la fin de la semaine. Pour deux raisons. Ici cela va exploser, les gens ont envie de se faire du squatteur. Il faut aussi que les instances officielles transmettent l’identité des squatteurs à la famille pour que la plainte aboutisse", prévient Véronique Peltier.
Une crainte partagée par le maire: "Certains jeunes et certains moins jeunes vont se regrouper et vont chasser les squatteurs. C'est ce que j'ai expliqué à certaines autorités. J'ai très peur que ça dégénère", confie à France 3 Didier Bourlon, l'élu de la commune.
Cette occupation illégale fait écho à un premier cas médiatisé cet été lorsqu'un couple et ses deux enfants ont occupé la résidence secondaire d'un septuagénaire avant d'être expulsé et la maison restituée. Devant la gronde populaire le gouvernement a promis d'agir. Mercredi sur BFMTV la secrétaire d'Etat en charge du logement Emmanuelle Wargon a assuré que "le droit n'était pas clair", ajoutant vouloir "changer la loi". En attendant, la colère gronde toujours à Saint-Honoré-Les-Bains.
BFM avec RMC