• Poutine et Erdogan concluent une trêve en Syrie

    Poutine et Erdogan concluent une trêve en Syrie

    Le président russe et son homologue turc se sont retrouvés jeudi à Moscou après des semaines de fortes tensions sur le terrain

    Après six heures de discussions, dont la moitié en tête-à-tête, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan se sont accordée sur un cessez-le-feu en Syrie qui devait prendre effet jeudi à minuit. Les dirigeants russe et turc sont convenus de mettre en place un «corridor de sécurité» de six kilomètres de part et d’autre de l’autoroute M4, l’axe stratégique traversant la région d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie et de mener à partir du 15 mars des patrouilles conjointes. Russes et Turcs ont aussi assuré qu’ils feraient en sorte que l’aide humanitaire parvienne aux personnes déplacées - environ un million- dans cette province, dernier bastion rebelle toujours en prioie à de violents combats et où prévaut une situation catastrophique pour les civils.

     

    Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan se connaissent par cœur - c’était évident jeudi au Kremlin, malgré les tensions. L’an dernier, ils s’étaient rencontrés près d’une dizaine de fois, en diverses circonstances. Fin août dernier, on les avait vus déguster une glace en visitant ensemble le grand salon aéronautique de Moscou...

    Depuis, la situation s’est gravement détériorée. Ces dernières semaines, les deux partenaires semblaient même au bord de l’affrontement direct dans la province stratégique d’Idlib, au nord-ouest de la Syrie, et s’y portaient des coups par l’intermédiaire de leurs alliés respectifs - les «rebelles» appuyés par Ankara et les forces loyalistes de Bachar al-Assad, soutenues à bout de bras par Moscou.

    Jeudi l’agenda de ces deux «meilleurs ennemis», -et virtuoses du compromis-, était clairement de parvenir à un cessez-le-feu. «Nous avons pris des décisions conjointes à Idlib qui devraient aider à mettre un terme aux combats», a dit Poutine à l’issue de la rencontre. Toutefois, en congratulant son interlocuteur, Erdogan a averti que la Turquie ripostera «de toutes ses forces» à toute attaque du régime syrien.

    L’accord de Sotchi de 2018 violé

    Les griefs russes à l’égard de la Turquie ne manquaient pas. Moscou accuse en effet Ankara d’avoir violé l’accord de Sotchi de 2018 sur la présence militaire turque dans une «zone de sécurité» au nord-ouest de la Syrie et d’avoir lancé des attaques contre ses bases militaires. Moscou n’a pas «fait le tri» entre les rebelles «modérés» et les djihadistes. La Turquie, déplore-t-on à Moscou, a massivement transféré à Idlib des troupes équivalents à une division mécanisée. Les mesures annoncées jeudi sont censées conduire à une désescalade - qui devra se concrétiser sur la durée...

    Vladimir Poutine était en position de force, jeudi au Kremlin, lors d’un tête-à-tête qui a duré trois heures, suivi de discussions élargies. Pour rompre son isolement, Recep Tayyip Erdogan avait voulu faire pression sur les Européens et les amener à un grand marchandage en ouvrant ses frontières aux réfugiés déjà présents en Turquie -ils sont plus de 3,5 millions-, et qui cherchent à rejoindre les rivages de l’UE. En vain, le président turc n’a pas obtenu gain de cause, à ce stade tout au moins. Vladimir Poutine s’en est peu ou prou tenu à sa ligne traditionnelle - ne pas mettre la crise humanitaire dans la balance, même si la gravité de la situation a pu l’inciter à faire un geste. Le président russe avait évoqué cette situation dantesque - la pire peut-être en neuf années de guerre-, jeudi matin au téléphone avec le président du conseil européen, Charles Michel. La veille du sommet, une délégation américaine était à Ankara avec pour objectif de conduire la Turquie à prendre quelque distance, à la fois avec Moscou et Téhéran - les deux autres piliers du groupe d’Astana (Turquie, Iran, Russie), dont Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont une nouvelle fois vanté les mérites jeudi. Le chef du Kremlin, invoquant le dépôt cette semaine de ses amendements constitutionnels a obtenu que le sommet se déroule à Moscou plutôt qu’à Ankara et a décliné la demande d’Erdogan de convier également Emmanuel Macron et Angela Merkel à une rencontre «à quatre» sur la Syrie«La Russie tenait à jouer seule le rôle de pourvoyeuse de sécurité dans la région», note un observateur occidental. «Pour Moscou, l’une des tâches importantes est d’empêcher que s’accroisse l’influence des États-Unis et de l’Europe dans l’évolution du conflit syrien», souligne le quotidien Kommersant.

    Le Figaro

     


  • Commentaires

    1
    Vendredi 6 Mars 2020 à 17:25

    Poutine   ne   va    pas  accepter    de  discuter   avec  Macron   et  Merkel   qui  passent   leur temps   à le  critiquer,   et  à  laisser  faire  Erdogan !

     C'  est   une  sorte  de  jeu   diplomatique,  Poutine    a dû  avertir  Erdogan   qu'il   avait   été  trop  loin

    2
    Rakia
    Vendredi 6 Mars 2020 à 17:29

    6 heures de discussion pour arriver à un accord que tout le 

    monde le savais d’avance ! Erdogan et Poutine ont des relations 

    qui ressemblent aux montagnes russes ,mais ils tombent toujours 

    d’accord sur une paix !

    3
    françoise
    Vendredi 6 Mars 2020 à 20:19

    Ils veulent pragmatiser leur relation ?  mais entre Poutine  qui est du côté de Damas et Erdogan  du côté des terroristes  je ne panse pas que les amours vont durer longtemps!

    4
    françoise
    Samedi 7 Mars 2020 à 08:51

    La belle faute d'orthographe  (pense) Il va falloir que je retourne à l'école!

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