• Islamisme : Emmanuel Macron cherche un plan

    Islamisme : Emmanuel Macron cherche un plan

    Que faire? Alors qu'Emmanuel Macron estimait en octobre, après l'attentat de la préfecture de police, que le combat contre le communautarisme constituait "une lutte essentielle", l'exécutif recherche activement un dispositif pour contrer ce phénomène. L'ampleur du chantier est énorme – les signaux d'alerte se multiplient sur la montée de l'influence islamiste dans de nombreux quartiers, mais aussi dans des secteurs comme l'éducation, le sport ou la santé. Face à cela, les administrations semblent désarmées.Et le risque de stigmatiser les musulmans de France complique la tâche. "Le plan n'est pas ficelé, mais il sera prêt avant les élections municipales", promet-on à l'Élysée, sans craindre d'être accusé d'électoralisme.

    Mais un ministre se montre dubitatif : "Macron veut avancer, c'est certain. Mais le problème, c'est qu'on avance dans le flou…" Le sujet, quoi qu'il en soit, est "au cœur de l'acte II", selon l'Élysée. Il a déjà occupé la partie D – consacrée aux débats – du Conseil des ministres, en décembre et encore le 6 janvier. Deux réunions des membres du gouvernement concernés (Intérieur, Justice, Éducation nationale, Santé, Collectivités locales, Jeunesse…) se sont tenues les 5 et 16 décembre, à l'Élysée. Les mêmes devraient se retrouver dans les prochains jours. "Les ministres sont sous la pression de Macron, qui leur a demandé de faire des propositions fortes", souligne un connaisseur du dossier.

    La DGSI a listé 150 quartiers sous l'emprise de l'islam radical

    Le 5 janvier, après l'attentat de Villejuif, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a adressé un télégramme aux préfets pour leur demander de réunir les GED (groupes d'évaluation départementaux). La DGSI vient de cartographier les quelque 150 quartiers "tenus" selon elle par les islamistes : un document classé secret-défense, qui n'a pas été divulgué, à l'exception de l'Intérieur, même aux ministres intéressés. Lesquels se voient présenter le document oralement par un fonctionnaire assermenté, tant le sujet est sensible…

    Outre les banlieues de Paris, Lyon et Marseille, depuis longtemps touchées par le phénomène, y figurent plusieurs cités du Nord : entre autres Maubeuge, où l'Union des démocrates musulmans français (UDMF) a atteint 40% dans un bureau de vote et où "la situation est alarmante" ; l'agglomération de Denin ; ou encore Roubaix, où, "bien qu'historique, la situation prend des proportions inquiétantes", selon un préfet. Mais aussi des zones plus inattendues, comme en Haute-­Savoie ou dans l'Ain, à Annemasse, Bourg-en-Bresse, Oyonnax ou Bourgoin-Jallieu. Encore plus surprenante, "l'apparition de microterritoires qui se salafisent dans des zones improbables", poursuit ce préfet, comme Nogent-le-Rotrou, en Eure-et-Loir.

    Christophe Castaner a publié fin novembre une circulaire sur le communautarisme 

    Le 27 novembre, Castaner a adressé aux préfets une circulaire édictant que "la lutte contre l'islamisme et le repli communautaire constitue un nouvel axe de [leur] action". Le ministre exhorte les services de l'État à insister sur le "suivi de la déscolarisation" et le "respect des réglementations" en matière "d'hygiène", "d'activités sportives", d'"accueil des mineurs", de "fraudes" et de "blanchiment". L'Intérieur a d'ailleurs demandé aux services de Gérald Darmanin, à Bercy, de fournir outils et experts pour procéder aux contrôles financiers de certaines associations.

    De même, la circulaire Castaner incite à la "mise en place d'une cellule départementale des services de l'État" sur le sujet. Mais également à "l'association des élus au travail de détection", ces derniers étant par définition les mieux informés quant aux "revendications sur les horaires de piscine" non mixtes, les "services communautaires" et les "déscolarisations".

    Ceci afin de répondre à ce sombre diagnostic d'un haut fonctionnaire : "Quel niveau d’information partagée entre les services de l'État? Zéro. Y compris entre l'État et la commune, et même au sein d'une préfecture, c'est rare qu'ils se parlent. Les préfets et les flics ont des infos qu'ils ne partagent pas avec l'Éducation nationale. Les élus en savent aussi beaucoup. Le décloisonnement, c'est l'enjeu crucial de ce combat."Un ministre confirme : "Castaner peut faire son show avec ses petits bras musclés mais si nous n'avons pas le soutien des collectivités locales, nous allons dans le mur."

    Le risque de stigmatisation n'est jamais loin

    Dans la continuité, c'est la ministre de la Justice, Nicole ­Belloubet, qui a signé, le 10 janvier, une "circulaire relative à la protection de la laïcité et à la lutte contre la radicalisation et le communautarisme", accompagnée d'une fiche pratique récapitulant la palette des qualifications pénales que les magistrats peuvent utiliser. Parmi les angles d'attaque, "l'égalité entre les femmes et les hommes": "Il importe que la politique pénale sanctionne les infractions d'outrage sexiste observées dans certains quartiers dans lesquels certains prétendent dicter aux femmes la façon dont elles devraient se comporter et s'habiller", recommande la garde des Sceaux. Encore faut-il que ces cas de discrimination visant les femmes, ou les femmes non voilées, soient transmis à la justice…

    Elle attire aussi l'attention des procureurs sur les "phénomènes dits d'évitement scolaire, à la faveur du fonctionnement d'écoles hors contrat ou d'enseignements en ligne, susceptibles de constituer autant de vecteurs alimentant les fractures communautaristes". En cas d'enseignement non conforme à l'instruction obligatoire, "la fermeture de l'établissement scolaire en infraction apparaît tout à fait opportune", est-il recommandé

    Mais dans le domaine scolaire, où le ministre Jean-Michel ­Blanquer campe sur une laïcité ferme, le risque de stigmatisation n'est jamais loin. Maryvonne Caillibotte, procureure de Versailles, résume : "Il nous faut savoir faire la part des choses entre une contestation des valeurs républicaines, avec la mise en place d'une contre-­société basée sur un texte religieux, et l'exercice libre et respectable d'une religion." Avec un écueil juridique : "En réalité, quand on parle de communautarisme, on ne parle pas des religions, mais de l'islamisme, note un responsable policier. Et en droit français, ce n'est pas possible de traiter uniquement de l'islamisme."

    Faut-il un nouveau projet de loi spécifique?

    Faut-il alors un nouveau projet de loi spécifique? Les ministres en débattent actuellement. Ni l'Élysée, ni l'Intérieur n'en sont convaincus, qui considèrent que cette politique doit se mener à "droit constant". Un haut responsable place Beauvau plaide pour "une stratégie d'entrave, où l'on utilise le droit commun". "Avec la loi Silt, dit-il, on a pu fermer sept mosquées radicales ; avec le droit commun, une trentaine!" Reflet de cette nouvelle stratégie visant à taper au portefeuille, sur le plan de l'hygiène ou de règlements sans rapport avec la religion, l'État a fermé fin novembre l'Institut européen des sciences humaines, une université musulmane de Saint-Denis, en invoquant un défaut de "sécurité des personnes".

    La lutte contre le communautarisme, un casse-tête politique. D'autant que Macron refuse de la lier au sujet de l'organisation de l'islam de France. Au JDD, il annonçait il y a deux ans qu'il s'exprimerait au premier semestre 2018 sur sa structuration. Il ne l'a toujours pas fait. À l'Élysée, on assure que le dispositif anticommunautarisme sera cette fois dévoilé rapidement et que "le Président considère que cet engagement doit être tenu". Certains affirment que c'est lui qui portera le dossier. D'autres pensent le contraire. Un point d'interrogation de plus. "À l'automne, je me suis dit que Macron commençait à comprendre, soupire un haut fonctionnaire. Mais je ne vois rien arriver…" Or le temps joue pour les communautaristes. Un ministre s'inquiète : "La vraie question : est-ce qu'il n'est pas déjà trop tard?" 

    Un nouveau président pour le CFCM

    Sauf surprise, Mohammed Moussaoui devrait être élu aujourd'hui président du Conseil français du culte musulman (CFCM), le principal interlocuteur des pouvoirs publics sur ce qui a trait à cette religion. Ce Franco-Marocain de 55 ans, qui a déjà présidé l'instance de 2008 à 2013, reste en effet le seul candidat en lice après le retrait de son concurrent, Chems-eddine Hafiz, tout nouveau recteur de la Grande Mosquée de Paris. Cet homme, qui est aussi à la tête de l'Union des mosquées de France, devrait occuper la fonction pour une période de dix-huit mois à deux ans. L'institution, créée en 2003, est très attendue sur le renforcement de la lutte contre la radicalisation. Emmanuel Macron attend notamment une "parole forte sur la place du voile, les femmes, l'école". Mais seulement 40 % des 2 500 mosquées et salles de prières ont participé à ce scrutin visant à désigner les représentants régionaux, qui votent aujourd'hui pour élire le président. 

    Le JDD.fr

    Il est trop tard Manu !  sarcastic


  • Commentaires

    1
    Jobi
    Dimanche 19 Janvier 2020 à 15:00
    C'est clair, il est trop tard, bien trop tard hélas !
    2
    Rakia
    Dimanche 19 Janvier 2020 à 15:22

    150 quartiers seulement ,la calculatrice des agents de manu 

    est en panne ,il faut changer les piles …! 

    3
    Dimanche 19 Janvier 2020 à 18:06

    on  sait,   la  victimisation   est  une   spécialité  islamiste,  et   tous  les  gouvernements   tombent   dans  le  piège,  ce qui   explique la  situation  présente !

    Maubeuge,  parlons   en   Porsches,   gros 4X4 Audi   ou  Bmw,   et  conduits   par   des    musulmans   qui  ne travaillent   pas !

     des   magasins  rachetés,  mais   qui  ne  sont   jamais   ouverts !

     Les  ministres  le  savent  mais    ne  font   rien,   pire   ils  laissent   des  djihadistes   revenir    du  Moyen-Orient,  ou  en  laissent  relâcher !

    4
    Françoise
    Dimanche 19 Janvier 2020 à 20:13

    Macron c'est le type même de tous les dangers ,il commence seulement à s'apercevoir  que à force de  copuler avec l'islam radical  ce sera  au bout la disparition de notre civilisation ! cela me fait penser à une époque que je n'ai  certes pas connue  où la race blanche était bien en danger ! Une chose est certaine  c'est que  l'islam tel que le souhaitent les musulmans intégristes  va progressivement dériver vers une guerre civile  Macron et ses sbires sont incapables d'endiguer  cette immigration noire et musulmane  qui continue de nous submerger et qui sera récupérée  comme c'est déjà le cas  avec tous ceux qui rêvent  de dominer notre pays et même le monde en y imposant la charia !et au milieu de tout cela il y aura des affrontements entre musulmans chiites et  sunnites  et leur incommensurable volonté de détruire la chrétienté   d'ailleurs  ils tuent de plus en plus de chrétiens dans le monde entier  la Christianophobie est bien présente  ne serait-ce que en Orient  où toutes les cinq minutes un chrétien est assassiné selon ce que j'ai pu lire  ! Mais comme par hasard  nos Merdias   ne médiatisent absolument pas ces carnages de chrétiens ,il  faut minimiser un maximum !  L'insécurité dans notre pays  est devenu avec ces musulmans qui veulent nous exterminer un véritable fléau  et qui ne cesse de progresser  avec ces radicaux  nous nous enfonçons dans la spirale de la violence ,c'est ça la politique de Macron!

    5
    fripouille
    Lundi 20 Janvier 2020 à 19:38

    Jusqu'à présent on a cédé, mais il faudrait commencer à montrer les dents ! Ils ne connaissent rien d'autre ! Avec des dégâts, mais il y en aura de toutes façons.

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