• Islam. La formation d’imams « à la française » s’organise

    Les dirigeants du Conseil français du culte musulman (CFCM) ont annoncé la création d’un Conseil national des imams français. Une charte déontologique encadrant leur exercice doit être rédigée.

    Mercredi 19 novembre, Emmanuel Macron a reçu les dirigeants du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui, à sa demande, ont présenté les grandes lignes d’un conseil national des imams qui sera chargé de labelliser les imams en France, a indiqué l’Élysée. Le chef de l’État leur a donné une quinzaine de jours pour venir lui présenter une charte affirmant la reconnaissance des valeurs de la République, précisant que l’islam en France est une religion et pas un mouvement politique, et mettant la fin de l’ingérence ou de l’affiliation à des États étrangers. La formation des imams en France et le financement de ce cursus sont au cœur des mesures avancées par l’Élysée pour combattre le séparatisme islamiste.

    Pourquoi ce sujet fait-il l’actualité ?

    Dévoilant son plan d’action contre le séparatisme, dont le projet de loi sera présenté le 9 décembre, Emmanuel Macron avait insisté le 2 octobre, aux Mureaux (Yvelines), sur la nécessité de former des imams en France.

    Le chef de l’État avait formulé « la nécessité » de « promouvoir en France une génération d’imams, mais aussi d’intellectuels, qui défendent un islam pleinement compatible avec les valeurs de la république ».

    Qui forme les imams en France ?

    Deux filières cohabitent. L’institut européen des sciences humaines (IESH), créé en 1992 à Château-Chinon, dans la Nièvre, sous l’influence des Frères musulmans. Il revendique 1 000 inscrits chaque année. L’école, dont une antenne existe à Saint-Denis, près de Paris complète son budget avec des dons des mosquées. Et l’institut Al-Ghazali, fondé en 1993 et dépendant de la Grande mosquée de Paris. Financé par les frais d’inscription et le soutien de la mosquée, il forme une cinquantaine d’imams par an.

    Un islam de France sous une trop grande influence étrangère ?

    L’Élysée souhaite mettre fin, d’ici quatre ans, à la présence en France de quelque 300 imams étrangers détachés par la Turquie, le Maroc et l’Algérie. Sur les 2 500 mosquées réparties dans le territoire. L’État veut limiter l’ingérence de ces pays dans l’organisation du culte et la rémunération des imams. Une influence que pointait déjà, en 2016, un rapport d’information sur l’organisation, la place, le financement de l’Islam de France et de ses lieux de cultes dont la sénatrice de l’Orne, Nathalie Goulet (UDI), était rapporteuse. Quatre ans plus tard, « en l’absence de formation, on a toujours recours à ces imams ». Certains « maîtrisent mal la langue française », et, précise-t-elle, « méconnaissent le contexte social et culturel français ». Il faut, estime la parlementaire « réconcilier la France avec l’Islam. Pour la paix sociale ».

    Quel est l’objectif fixé par Emmanuel Macron ?

    Le président de la République avait fixé un objectif de six mois pour que les neuf fédérations qui composent le Conseil français du culte musulman (CFCM) finalisent un cursus de formation commun pour celles et ceux qui assument une responsabilité cultuelle.

    L’instance créée pour représenter les musulmans de France est chargée de concevoir une procédure de « labellisation des formations d’imams », d’organiser leur « certification » et de rédiger « une charte des valeurs républicaines ».

    Quel sera le rôle du futur Conseil national des imams ?

    Mercredi 18 novembre, les dirigeants CFCM, reçus une quatrième fois à l’Élysée, ont présenté les contours d’un Conseil national des imams. Inspiré de celui de l’ordre des avocats, ce conseil sera chargé d’octroyer les labels pour les imams dirigeants la prière, les prêcheurs et les conférenciers. Différents niveaux de connaissance du français et de diplômes, jusqu’à des formations universitaires, seront exigés. Une carte officielle sera attribuée. Ce label de « ministre du culte » pourra être retiré en cas de manquement à la charte.

    Que comprendra la charte des valeurs républicaines ?

    Le président a donné 15 jours au CFCM pour lui présenter un code déontologique. Deux principes devront y figurer : « le refus de tout islam politique et de toute ingérence étrangère », explique l’Élysée. « Je vous fais confiance et ma confiance vous oblige », leur a annoncé le chef de l’État. Tout en indiquant que parmi ces neuf fédérations du CFCM trois n’ont « pas une vision républicaine », comme le Milli Görüs, rattaché à la Turquie et les Musulmans de France, ex-UOIF, liée aux Frères musulmans. Emmanuel Macron a prévenu : « Si certains ne signent pas cette charte, nous en tirerons les conséquences ».

    Les aumôniers seront-ils également formés ?

    Ces accompagnants religieux interviennent dans les hôpitaux, les armées. Et dans les prisons, lieux sensibles d’où certains détenus sont ressortis radicalisés. « Ces vacataires de l’administration pénitentiaire, font un travail considérable. Ils sont peu nombreux et cela relève presque du bénévolat. On ne peut pas lutter sérieusement sur cette base. Il faut en nommer et les former davantage », appuie Mohammed Moussaoui, président du CFCM. Pour cela, le rapport d’information remis au Sénat en 2016 suggérait de créer une « procédure d’agrément homogène et encadrée », avec « une formation théologique et civique labellisée ».

    Ouest-France


  • Commentaires

    1
    Dimanche 6 Décembre 2020 à 10:36

    L'intention  est   louable,     seulement    voilà,    l' islam   est  politique    dans    son   essence !

    2
    Françoise
    Dimanche 6 Décembre 2020 à 15:47

    L'islam  quoi qu'ils tentent de faire ne renoncera jamais  à son besoin de dominer la planète entière  ! Quoiqu'ils fassent , qu'ils entreprennent,  leurs convictions sont   que leur monde musulman  est le seul monde de L'excellence ,le Monde des Lumières  ils obéiront toujours et plus que jamais à une logique  barbare à la base et implacable  !

    3
    Fripouille
    Dimanche 13 Décembre 2020 à 13:10

    Pourquoi les convaincre puisque pour eux nous ne sommes que des mécréants ?

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