• Entre Angleterre et Kenya, des éléphants dans les nuages

    Entre Angleterre et Kenya, des éléphants dans les nuages

    Dumbo pourrait bien être jaloux. L’année prochaine, treize éléphants de savane s’envoleront pour le Kenya. Mais, en lieu et place de leurs oreilles, eux utiliseront l’avion. Cette opération lourde, présentée comme une première mondiale, a été annoncée ce mardi par la fondation britannique Aspinall. Dédiée à la préservation des espèces en danger, l’organisation caritative compte réintroduire le troupeau dans la nature, dans le sud du pays africain où deux sites sont à l’étude.

    Mais pour ce faire, les pachydermes devront d’abord effectuer un voyage de plus de 7 000 kilomètres dans les airs. Car, pour l’instant, Tammi, Jara, Oku ou Nguvu, le dernier né, en mars 2020, ont encore les pattes sur terre. Plus précisément sur les pelouses du parc animalier Howletts Wild Animal Park (Angleterre), où ils sont nés et ont grandi. Un beau troupeau, composé de deux familles apparentées qui, au décollage, représentera une cargaison de plus de 25 tonnes. Comme le souligne sobrement la fondation, ayant déjà ramené gorilles, rhinocéros noirs ou encore gibbons cendrés dans leur environnement naturel, le dispositif pour leur trajet sera «important».

    Premièrement, tout au long du voyage, prévu à bord d’un Boeing 747, une équipe de vétérinaires sera présente. Ensuite, comme l’écrit l’association, dans l’avion, «des caisses ont été construites pour les éléphants. Chaque caisse a été adaptée à [chacun]». Avant le voyage, ils y passeront un peu de temps afin de s’y habituer et de réduire leur stress, précise The Guardian. Enfin, l’ensemble est coorganisé avec l’entreprise sud-africaine Conservation Solutions, spécialisée dans les projets de transfert et ayant déjà accompagné plus de 100 000 animaux dans leur déménagement.

    Une espérance de vie doublée ?

    De retour sur la terre ferme, les éléphants seront maintenus six mois dans un enclos afin de surveiller leur réaction au climat et aux maladies. «Il y aura de nouveaux risques auxquels les éléphants n’étaient pas confrontés en captivité», admet la fondation. Pour éviter tout problème, elle travaillera donc avec The Sheldrick Wildlife, une association engagée dans la défense et la réhabilitation d’éléphants au Kenya. «Le Sheldrick Wildlife Trust réussit également très bien à gérer ces risques avec des centaines d’éléphants déjà confiés à ses soins experts», rassure l’association.

    Une phase délicate mais nécessaire pour sauver l’espèce, menacée d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). D’autant plus que, comme l’écrit la fondation, «les éléphants en captivité ne vivent pas aussi longtemps que leurs cousins sauvages». A titre d’exemple, les éléphantes femelles élevées entre quatre grilles ont une espérance de vie deux fois plus courte que leurs congénères. La reproduction, aussi, y est plus compliquée.

    Alors, pour la suite, la fondation Aspinall compte bien voir la famille s’agrandir : «Avec le temps, leurs descendants se compteront par centaines – puis par milliers – et s’intégreront dans un écosystème incomparable qui contribue à stimuler l’économie touristique kényane», soulignent Carrie Symonds et Damian Aspinall, président de la fondation, dans le journal The Sun. Ils espèrent, enfin, que l’opération constitue une «étape révolutionnaire pour ce pays et pour le mouvement de conservation de la nature». Puisque les éléphants peuvent désormais voler, pourquoi pas ?

    Libération


  • Commentaires

    1
    Poumo-thorax
    Mercredi 7 Juillet 2021 à 17:11
    Heureusement qu'ils ne volent pas tout seuls, je vous dis pas les fientes... Bon, au moins les zoos sont utiles au niveau écologique, dans ce cas...
    2
    Mercredi 7 Juillet 2021 à 17:37

    j'  ignorais    qu'ils    vivaient   moins   longtemps  en   captivité !

     Espérons    qu'  au  Kenya    ils   ne  tomberont   pas   sur    des   braconniers

    3
    Fripouille
    Vendredi 9 Juillet 2021 à 11:29

    Bonne initiative !

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