• Rachida Dati, la revenante

    Rachida Dati, la revenante

    Qui l’eût cru ? Rachida Dati pourrait bouleverser le jeu des élections parisiennes. Elle talonne désormais Anne Hidalgo dans les sondages. Une surprise de taille. Le signe d’une montée en puissance de la droite traditionnelle ?

    Elle fait partie de la catégorie très limitée des « increvables », des femmes politiques au cuir de rhinocéros, vilipendées, attaquées, blessées, mais jamais éliminées. Elles ne sont qu’une poignée, comme Ségolène Royal, Anne Hidalgo, Martine Aubry, Valérie Pécresse, sans oublier Marine Le Pen, à bénéficier de ce statut hors cadre. Rachida Dati fait partie de ce cercle restreint des dures au mal, des Calamity Jane de la politique.

    Il y a encore quelques mois, personne n’aurait misé un kopeck sur la résurrection de l’ancienne garde des Sceaux. On la jugeait trop clivante, trop bling-bling, trop marquée par l’ère Sarkozy, par son image de « copine » des barons du CAC 40. On la voyait comme une comète en fin de parcours, réfugiée dans le cocon de son poste de maire du très chic 7e arrondissement parisien. Un cocon, au départ, peu accueillant pour Rachida la Maghrébine, parachutée au pays des porteurs de loden. Mais au fil des ans, la dame venue des cités a su imposer son style, ses convictions, et surtout cette manière d’occuper le terrain en permanence, avec la régularité des vrais politiques. Avec un leitmotiv en guise de slogan : ordre et sécurité.

    Résultat : les bourgeois de l’avenue Bosquet et des Invalides ont fini par l’adopter. Avec Rachida, pas de faux-semblants, pas d’hypocrisie. Elle martèle sans nuance que Paris est une poubelle, que la ville est livrée aux pillards, que l’anarchie menace. Une méthode sacrément efficace puisque les sondages la créditent aujourd’hui de 19 % des intentions de vote. L’ex-députée européenne talonne désormais Anne Hidalgo (25 %) et devient la rivale numéro un de la maire de Paris. Qui l’eût cru ? Et surtout, comment expliquer une telle remontada ?

    Hidalgo-Dati, le match du retour aux sources

    La dame de fer des beaux quartiers profite de la situation catastrophique vécue par les Parisiens depuis deux mois, pour cause de grève des transports. Embouteillages monstres, métros à l’arrêt, chaos dans la circulation, totalement livrée à elle-même, sans la présence du moindre agent de la circulation. Rachida la Revenante bénéficie, bien sûr, du duel fratricide de LREM, entre Benjamin Griveaux et Cédric Villani, qui sont crédités respectivement de 15 % et de 13 %, selon le sondage du « JDD ». D’un point de vue arithmétique, les deux hommes font donc, si on additionne leurs scores, 28 % des intentions de vote. Mais l’irruption de l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy aux sommets des courbes est en train de bouleverser la donne. Les amis de Griveaux avaient prophétisé que, par rejet d’Anne Hidalgo, « Paris se gagnerait à droite », qu’il fallait donc partir à la chasse aux voix conservatrices. Et s’ils n’avaient pas tort ? Si leurs prédictions faisaient le jeu de madame Dati ? Si la pochette-surprise de cette élection était un face-à-face entre deux femmes, deux représentantes des vieux clivages, la gauche et la droite ? Une joute à l’ancienne, très old fashion, en forme de rejet du pouvoir en place ?

    Il est encore difficile de prédire un vote sanction contre les candidats macronistes, même si les élections municipales marquent systématiquement, depuis toujours, une défiance à l’égard des partis majoritaires. Or, les premiers sondages donnent déjà quelques indications sur la punition à venir. D’où l’émergence de l’ancienne magistrate, au look désormais très sobre, très respectable. Cheveux courts, lunettes d’intellectuelle, la candidate LR n’est plus la pétroleuse du sarkozysme. Elle s’est assagie, a pris du recul. Paradoxe : ses relations avec Anne Hidalgo sont quasi amicales. Sans doute à cause de leurs origines modestes. Elles ont quelques points communs. Rien ne leur a été offert sur un plateau. Elles ne sont pas des héritières. Cet ADN « immigré-prolo » les rapproche. Un face-à-face, au deuxième tour, médiatiquement, aurait, certes, de l’allure. Politiquement, il aurait une grande signification. Hidalgo-Dati, c’est le match du retour aux sources, de la clarté en politique, deux conceptions de la vie publique, la fin du Grand Tout de La République en Marche, un extrême centre qui ne dit pas son nom. Pour imposer ce combat au féminin, il faudra que Rachida Dati grignote encore quelques points dans les sondages pour devenir incontournable. En attendant, elle n’est plus invisible. Et elle fait peur.

    L'OBS


  • Commentaires

    1
    Rakia
    Mardi 21 Janvier 2020 à 18:52

    Bonsoir Chantou ! 

    Franchement ,je m’attendais que la Hidalgo soit évincée ,mais 

    pas par Rachida ,comme quoi les électeurs sont près à tous changements 

    pour se débarrasser des marcheurs et c’est tant mieux !

     

    2
    Mardi 21 Janvier 2020 à 18:57

    On verra  bien  mais Dati ce  n'  est  pas  terrible   non  plus,  mais  quand  même  mieux  que  notre  drame  de Paris

    3
    Françoise
    Mardi 21 Janvier 2020 à 20:16

    Perso je n'aime pas cette meuf  rien à voir avec le fait que ce soit une musulmane  ,mais elle est prétentieuse à outrance et  du temps de Sarko elle avait aussi commencé à avoir de gros soucis avec son très fort appétit pur le luxe et les mecs Friqués !

    4
    Poumo-thorax
    Mardi 21 Janvier 2020 à 21:23
    Les LR doivent vraiment etre au bout du rouleau pour n'avoir qu'elle a proposer pour Paris... Et la politique aussi, pour qu'elle fasse un score pareil..
    Bon il faut reconnaitre qu'elle avait posée une question essetielle, hélas gachée par un gros lapsus, qui peut s'expliquer que quand on a doit aux deux termes, infation et fellation, on fini avec des bourses vides..
    5
    Jobi
    Mercredi 22 Janvier 2020 à 15:50
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