• Mort de l’ours Mischa : des traces de «coups» observées, selon le directeur du refuge La Tanière

    Mort de l’ours Mischa : des traces de «coups» observées, selon le directeur du refuge La Tanière

    Un peu moins de deux semaines après la mort de l’ours Mischa, Patrick Violas, le directeur du zoo refuge La Tanière situé à Nogent-le-Phaye (Eure-et-Loire) n’en décolère pas. Outre les traces de mauvais traitements déjà connus, les conclusions de l’autopsie montrent selon lui des marques de coups.

    Patrick Violas demande que les animaux des propriétaires de Mischa soient saisis. Il s’apprête à déposer plainte contre eux ainsi que contre les services de l’Etat du Loir-et-Cher.

    Patrick Violas.DR

    Dans quel état était Mischa lorsqu’il est arrivé à la Tanière le 14 septembre dernier ?

    PATRICK VIOLAS. Il ne pesait que 160 kg alors qu’un ours de cette taille en fait environ 250. Des asticots sortaient de son nez et de ses pattes. Et il souffrait énormément d’insuffisance respiratoire, s’il n’avait pas été placé sous assistance respiratoire comme nous l’avons fait immédiatement, il serait décédé dans les deux ou trois jours.

    Ce placement n’était pas une décision judiciaire, mais un accord avec M. Poliakov, son propriétaire ?

    Il n’avait en réalité pas d’autre choix, car le ministère de la Transition écologique avait ordonné son placement dans un endroit médicalisé.

    Pensez-vous qu’il aurait pu être sauvé s’il avait été placé avant ?

    Oui. Après avoir étudié les résultats de l’autopsie et des différentes analyses pratiquées, nous pensons qu’il aurait eu des chances de survivre s’il avait été placé avant cette date et soigné.

    Pourquoi avoir pratiqué une autopsie ?

    Parce que c’est la règle dans un parc animalier lorsqu’un animal décède. Mais dans ce cas particulier, étant donné les circonstances, nous devions vraiment savoir ce qu’il s’était réellement passé pour Mischa.

    Qu’a-t-elle révélé ?

    Plusieurs choses. Par exemple que son insuffisance respiratoire liée à l’état dégradé de ses poumons peut avoir été provoquée par le fait qu’il passait ses journées en captivité à lécher les barreaux rouillés de son enclos.

    Vous pensez qu’en plus des mauvais traitements connus, Mischa aurait été battu ?

    Oui. Lors de l’anesthésie, nous avons trouvé des masses de la taille d’un demi-pamplemousse. Les plus grosses étaient situées sous la peau de sa joue et de son postérieur. Les analyses histologiques ont déterminé qu’il s’agissait des mêmes types de lésions inflammatoires associées à des nécroses avec calcification. En bref, des tumeurs non cancéreuses, mais leur emplacement et leur nature laissent à penser que ces deux endroits étaient ceux sur lesquels étaient portés des coups, lorsqu’il n’obéissait pas ou ne réalisait pas le travail demandé.

    Vous avez l’habitude de récupérer des animaux au parcours parfois très difficiles, sans émettre de commentaires sur leurs anciens propriétaires. Pourquoi sortez-vous de cette réserve ?

    Nous ne le faisons pas, car très souvent, lorsqu’un animal nous arrive, il a souffert par méconnaissance de ses propriétaires, plus rarement par la volonté de lui faire mal. Dans ce cas, c’est trop grave, et cela fait plus de deux mois que nous demandions une intervention. Il a fallu se fâcher très fort et menacer pour obtenir l’autorisation d’anesthésie.

    Je pense par exemple qu’un professionnel du cirque ne lui aurait pas infligé cela. Du côté des cirques, pour nous, le problème vient du fait qu’ils doivent se déplacer sans arrêt avec les animaux, mais nous pensons qu’ils aiment leurs bêtes.

    Comment expliquez-vous que les propriétaires de ces animaux aient pu conserver leur certificat de capacité jusqu’à ce jour ?

    C’est bien là toute la question ! Mischa était dans cet état-là depuis très longtemps ! Il y a eu selon moi de graves manquements de l’administration, pour des raisons que j’ignore. Il est grand temps maintenant que cela cesse et que les ours et tous les animaux sur place dans cette propriété du Loir-et-Cher soit saisis.

    Que faudrait-il pour sauver les ours Glasha et Bony, Mina le petit singe, et d’autres animaux vivant au même endroit dans les mêmes conditions ?

    Il faut simplement que les services de l’Etat concernés prennent leurs responsabilités, saisissent immédiatement tous les animaux, et que les personnes qui ont failli à leur devoir soit identifiés et sanctionnés. Nous en arrivons à un stade où les propriétaires et l’administration sont autant responsables !

    Il y a deux mois, lors de l’examen des animaux, nous avons également signalé qu’un des ours était identifié avec un numéro de puce qui n’était pas le bon. Ce simple fait aurait dû justifier la saisie. De même que le primate sur place pour lequel il n’y a pas les autorisations nécessaires.

    VIDÉO. « Il faut sauver les ours Glasha et Bony »

    Il faut donc saisir ces animaux et les placer d’urgence dans des conditions acceptables. Plusieurs sites animaliers peuvent les recevoir. Nous ne demandons pas absolument que ce soit chez nous, nous avons bien assez de cas à traiter. Mais si cela était nécessaire, nous serions tout à fait prêts à les prendre en charge, comme nous l’avons déjà proposé à l’administration. Sans l’intervention d’Élisabeth Borne, rien n’aurait bougé pour Mischa.

    Allez-vous déposer une plainte ? Contre qui ?

    Nous allons certainement déposer plainte contre les propriétaires des animaux et les services de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) du Loir-et-Cher qui nous mènent en bateau depuis plusieurs mois, et qui n’ont rien fait depuis des années, alors que le cas de Mischa était signalé. Et nous demandons à la préfecture du Loir-et-Cher et à la ministre de la Transition écologique de procéder tout de suite à la saisie des autres animaux avant un nouveau drame.

    Le Parisien


  • Commentaires

    1
    Rakia
    Lundi 25 Novembre 2019 à 15:02

    Pauvre bête que justice lui soit rendue ,son bourreau 

    mérite une bonne raclée avant de l’enfer dans un trou

    pour de longues années ! 

     

    2
    Lundi 25 Novembre 2019 à 16:51

    des  animaux    tenus  dans  des  conditions  de hygiène  inacceptables,  et   sans  espace !

     Cela  devrait   toujours  être  interdit !

    C' est    bien qu'on  porte  plainte

    3
    FRANCOISE
    Lundi 25 Novembre 2019 à 20:42

    J'ai déjà signé la pétition contre eux !  C'est scandaleux ,pauvre nounours!

    4
    fripouille
    Jeudi 28 Novembre 2019 à 12:32

    Ce n'est pas en frappant un animal qu'il va mieux comprendre ! C'est l'humain qui ne comprend pas !

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