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Joséphine Baker au Panthéon : la cérémonie sera très politique
L'entrée au Panthéon de Joséphine Baker mardi - jour anniversaire de l'acquisition par l'artiste de la nationalité française, en 1937 - à Paris revêt-elle une signification politique dans le contexte clivé de la campagne présidentielle? Selon l'Élysée, officiellement, il n'en est rien : "C'est un grand moment d'union et de communion nationale et il ne faut le lire que comme ça", y assure-t-on, jurant qu'"on n'a senti aucun clivage politique" autour de cette initiative. Voire, bien au contraire, "un consensus très large". "Il n'y a pas une voix qui s'était élevée contre l'entrée au Panthéon de Joséphine Baker", explique un conseiller d'Emmanuel Macron. La décision avait été prise par le chef de l'État le 21 juillet, soit avant le déclenchement de la campagne présidentielle et l'entrée en lice d'Éric Zemmour, à l'issue d'un an et demi de réflexion et de discussions.
Cet hommage à la "première femme noire et première artiste de scène à entrer au Panthéon", résistante et militante à la Ligue internationale contre l'antisémitisme (la Lica, qui deviendra la Licra en 1979), pourtant, prend aujourd'hui une dimension nouvelle. "Joséphine Baker entre au Panthéon parce que c'est une femme qui est née noire et américaine dans une société fermée d'assignation à résidence et qui est devenue tout au long de sa vie et jusqu'au bout de celle-ci l'incarnation des valeurs des Lumières de la République française et de l'ouverture au monde que cela implique", explique l'Élysée. Où l'on ajoute que, "dans une époque où on s'interroge sur les liens du sang, il est important de rappeler qu'il y a aussi les liens du cœur", s'agissant d'"une femme qui a choisi d'adopter 12 enfants". Commentaire d'un proche de Macron : "Ce qu'a fait Joséphine Baker dans sa vie fait écho aux enjeux contemporains."
Un discours d'Emmanuel Macron
Comme le veut l'usage, la cérémonie débutera en bas de la rue Soufflot. C'est à partir de là que le cénotaphe - le cercueil de l'artiste demeure enterré à Monaco - remontera la célèbre artère, portée par six membres de l'armée de l'air et de l'espace, dont elle fut membre. Juste derrière, une aviatrice suivra, un coussin avec les cinq décorations reçues par Joséphine Baker dans les mains. Les portes du temple républicain s'ouvriront au son de la musique du compositeur Pascal Dusapin, laquelle avait déjà accompagné en ces lieux l'entrée de l'écrivain Maurice Genevoix, il y a un an.
Emmanuel Macron prononcera alors un discours en présence, notamment, de nombreux élèves des écoles, collèges et lycées. Le cénotaphe ira enfin rejoindre celui de Genevoix dans le caveau 13, dans une allée située en face de celle où reposent Jean Moulin, André Malraux, Simone Veil et son époux, ainsi que les révolutionnaires de 1789.
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