• Darmanin veut donner la priorité aux plaintes pour violences conjugales dans les commissariats

    Le ministre de l’Intérieur a annoncé au « Parisien » vouloir former des officiers spécialisés dans chaque commissariat pour contrer l’augmentation des interventions pour violences intrafamiliales et réduire ainsi le nombre de féminicides.

    Alors que 102 femmes ont perdu la vie en 2020 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, Gérald Darmanin a annoncé, dimanche, de nouvelles mesures pour tenter d’endiguer les violences intra conjugales.

    Dans une interview au « Parisien » diffusée en ligne dimanche soir, le ministre dévoile le bilan 2020 « des morts violentes au sein du couple », qui sera publié ce lundi 2 août.

    Si 102 femmes – et 23 hommes – ont perdu la vie en 2020 dans ces circonstances – le chiffre le plus bas depuis quinze ans alors qu’en 2019 il avait été recensé 146 féminicides – le ministre souligne que l’année dernière a été particulière avec « deux confinements ».

    Néanmoins, poursuit-il, « le nombre d’interventions de la police et de la gendarmerie pour violences intrafamiliales reste très élevé : plus de 400 000, soit 45 interventions par heure »« Il ne se passe pas une journée sans que le GIGN ou le Raid aille libérer une femme ou des enfants pris en otage… »

    Gérald Darmanin note que les violences intrafamiliales « sont en train de devenir le premier motif d’intervention des policiers et gendarmes ».

    Pour tenter de lutter contre ce fléau, le ministre de l’Intérieur annonce notamment le traitement prioritaire des plaintes pour violences conjugales, un officier spécialisé dans ces violences dans chaque commissariat et chaque brigade de gendarmerie.

    Un rapport de l’IGPN sur le féminicide de Mérignac

    Il tire également les leçons du féminicide de Mérignac, le 4 mai dernier, particulièrement atroce, pour lequel il avait demandé une mission d’inspection.

    Cette mission avait conclu dans son rapport à une multitude de manquements qui avait conduit à la mort de Chahinez, 31 ans, brûlée vive dans la rue par son ex-conjoint – il lui avait tiré dans les jambes pour la faire tomber.

    Gérald Darmanin avait demandé à la mission d’inspection un nouveau rapport pour identifier les responsabilités. Le rapport remis la semaine dernière au Premier ministre n’a pas été rendu public.

    Alors que « le Canard enchaîné » a révélé que le policier ayant pris une des plaintes de Chahinez avait été lui-même condamné pour violences conjugales et était en attente d’un passage en conseil de discipline, le ministre qualifie cette situation d’« inacceptable », et annonce avoir demandé au patron de la police nationale de saisir l’IGPN, la « police des polices », qui devra remettre son rapport dans six semaines.

    Améliorer la prise en charge et le suivi

    Le ministre demande en outre que les conseils de discipline se réunissent « sous trois mois maximum » dans ce type de cas et que le policier concerné ne soit « plus en contact du public » dans l’attente d’une décision du conseil.

    Pour assurer un meilleur suivi de ces situations, le ministre met l’accent sur la consigne donnée aux policiers et gendarmes de faire « un signalement au procureur », l’objectif étant que « 100 % des constatations se transforment en plainte ou signalement ». Les mains courantes sont en outre proscrites « définitivement ».

    Pour faire face à un nombre accru des procédures (193 000 l’an dernier), Gérald Darmanin promet de favoriser le recrutement d’officiers de police judiciaire.

    En outre, Gérald Darmanin souhaite qu’il y ait dans chaque département « des équipes spécialisées dans la lutte contre les violences conjugales » (brigade de protection des familles en zone police ; maison de protection des familles en zone gendarmerie).

    Dès « la fin août », un responsable national sera nommé auprès du directeur général de la police nationale (DGPN), du directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN) et du préfet de police « sur le modèle de ce qui existe en matière de terrorisme et de drogue ».

    Un tiers des femmes tuées par arme à feu

    Enfin, concernant les armes à feu – un tiers des femmes sont tuées par arme à feu, le ministre souhaite que le fichier des personnes mises en cause pour violences intraconjugales soit connecté à ceux des possesseurs d’armes et d’interdits de port, et que les forces de l’ordre les consultent « systématiquement ».

    « Cela permettra, dit-il, de vérifier si un mis en cause [pour de tels faits de violences] est détenteur d’une arme et donc de la lui retirer, sans même le témoignage de sa conjointe. »

    L'OBS


  • Commentaires

    1
    Lundi 2 Août 2021 à 15:19

    Darmanin n'a pas une plainte au cul pour viol ?

    2
    Lundi 2 Août 2021 à 18:49

    je ne   pense   pas    que   ça  changera     quoique  ce   soit,    celui     qui    veut    se  venger   en  tuant      sa  femme  le  fera  un   jour !

    ou   alors,    il   faut    enfermer  les  maris   jaloux

    3
    Poumo-thorax
    Lundi 2 Août 2021 à 21:23
    Avec quel argent? Avec quel personnel?
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