• Tuerie familiale dans l’Aisne : la mort plutôt que l’échec

    Tuerie familiale dans l’Aisne : la mort plutôt que l’échec

    C’est un investissement hasardeux qui aurait conduit l’agriculteur Pierre de Bisschop à massacrer sa famille entière avant de se suicider le 31 octobre dernier.

    Il incarnait la réussite dans un monde agricole en crise. Rien ne lui résistait. Un homme fort de caractère en apparence. Mais sa brillante trajectoire d'éleveurs cachait une faille. Pierre De Bisschop, 47 ans, a abattu à Nouvion-et-Catillon (Aisne) le 31 octobre son épouse Céline le jour de son anniversaire, et leurs trois enfants Jean 20 ans, Marion, 18 ans, et Baudouin, 12 ans, tous réunis pour les vacances de la Toussaint, avant de mettre fin à ses jours. Un geste choquant pour tous ceux qui connaissaient cet industriel de l'agriculture sûr de lui et que tous surnommaient «le roi soleil» pour son ambition et ses succès incontestables.

    «L'origine de ce suicide et de ce drame familial a une stricte origine professionnelle», explique avec sobriété Baptiste Porcher, le procureur de Laon (Aisne) qui entend «démentir toute cause sentimentale ou privée derrière cette affaire». «Non il n'y a pas de double vie cachée de cet homme», insiste le magistrat qui retient seulement un dossier professionnel pour expliquer cette folle décision meurtrière qui a emporté toute une famille. «Une seule certitude c'est bien lui qui a tué sa famille», continue le magistrat qui confirme que le père de famille à la carrière flamboyante «n'a laissé aucun écrit».

    Un investissement hasardeux

    L'enquête a permis de mettre en évidence que Pierre de Bisschop, entrepreneur insatiable, avait sans doute largement «surestimé un placement», notamment le rachat d'une ferme porcine industrielle à la Ferté-Millon (Aisne) «à grand frais et pas si rentable qu'il ne l'espérait». «Il n'en dormait plus mais n'en montrait rien», confie un proche. «Il redoutait sans doute que cet investissement hasardeux ne l'emporte financièrement ce qui est loin d'être prouvé», ajoute une source proche de l'enquête.

    Pierre De Bisschop avait bâti une véritable saga agricole : 250 hectares de terre dans l'Aisne, deux fermes porcines, des productions céréalières, betteravières et de pommes de terre... Il affichait «une fierté légitime mais peut être était-il trop fier pour confesser ou accepter la moindre déception ou insatisfaction professionnelle?», constate amer le responsable d'une coopérative. «Un échec même minime, il ne l'aurait pas accepté. C'était un travailleur forcené qui avait une exigence impitoyable vis-à-vis de lui même. Tout devait être parfait. À l'image de la vie qu'il avait construite pour sa famille et qu'il chérissait avant tout. Peut-être n'a-t-il pas voulu décevoir...? Son épouse c'était son amie, sa soeur, sa partenaire, son associée en tout, c'est un terrible gâchis», continue ce coopérateur qui s'avoue «effrondré» par le geste de l'agriculteur.

    Pierre de Bisschop, agriculteur atypique avec une formation de trader passé par la Banque du Louvre, expert en finances, était aussi un enfant de la terre. «Il savait ce qu'était la vie agricole. Il restera au délà de cet acte mon ami, mon voisin et j'avoue ressentir une terrible peine. Pour moi, son geste reste avant tout une incompréhension totale», assure encore Thierry Lecomte, le maire du village qui partageait avec Pierre de Bisschop «la même passion de la chasse». «Le pire c'est que je n'ai rien vu, rien deviné, rien pressenti, sinon je m'en serais ouvert à la justice», confie l'élu très ému d'avoir perdu «une famille de voisins et d'amis».

    Une messe du souvenir se tiendra demain vendredi à Nouvion-et-Catillon.

    Le Parisien


  • Commentaires

    1
    Vendredi 17 Novembre 2017 à 18:32

    un orgueilleux qui n' accepte pas de perdre, et a entrainé tout le monde dans sa folie !

     J' en connais un autre de trader, qui suivra peut être le même chemin

    2
    françoise
    Vendredi 17 Novembre 2017 à 18:47

    Encore un pauvre mec  qui a eu les yeux plus gros que le ventre,plus ils en ont plus ils en veulent , que ce pauvre type se zigouille c'est une chose  mais de là à tuer sa famille c'est monstrueux !

    3
    lajugie
    Vendredi 17 Novembre 2017 à 20:22

    C'est l'éternel problème du suicide. Je désespère mais ne veux pas laisser mes proches derrière moi : Orgueil, peur d'être jugé par ceux qu'il aime le plus, ou désespoir pensant protéger ses proches d'un avenir incertain. On ne saura jamais.

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