• Sergent Stubby, le héros à quatre pattes de la Première Guerre mondiale

      Sergent Stubby, le héros à quatre pattes de la Première Guerre mondiale

    En pleine Première Guerre mondiale, un pitbull réalisait des exploits dans les tranchées aux côtés des soldats américains. Un dessin animé sorti le 13 avril aux États-Unis est consacré à ce héros peu commun, médaillé à plusieurs reprises.

     

    Le 20 avril 1918, l’armée allemande lance une offensive à Seicheprey, un village en Meurthe-et-Moselle. Face à elle, la 26e division d’infanterie américaine vit son baptême du feu. Les combats sont terribles. Plus de 100 Américains sont faits prisonniers, tandis que près de 650 sont morts ou blessés. Parmi eux, l’histoire retient un nom. Non pas celui d’un soldat, mais d’un chien : le sergent Stubby. 

    Mascotte du 102e régiment de la 26e division d’infanterie, ce pitbull est grièvement blessé à la poitrine et à la patte par des grenades lancées par les Allemands. Transporté à l’hôpital, il survit et profite même de sa convalescence pour regonfler le moral des troupes. Stubby vient de rentrer dans la légende. Cent ans après, un dessin animé "Sgt. Stubby: An American Hero", sorti le 13 avril sur les écrans américains, lui est même consacré. "Il est devenu le symbole du rôle des animaux durant la Première Guerre mondiale", résume l’historien Éric Baratay, auteur du livre "Bêtes des tranchées".

    Un chien mascotte devenu héros

    Ce petit chien a pourtant grandi bien loin des tranchées françaises. À l’été 1917, il est recueilli par des soldats du 102e régiment d’infanterie qui s’entraînent sur le campus de l’université Yale avant de rejoindre les champs de bataille en Europe. "À l’époque, les pitbulls étaient considérés aux États-Unis comme les meilleurs chiens de compagnie, et ils étaient notamment conseillés pour les familles ayant des petits-enfants. C’était des chiens calmes et dévoués", explique Eric Baratay.

    À l’heure du départ pour le front, J. Robert Conroy, un des soldats, n’arrive pas à se séparer de ce nouveau compagnon. Il le cache dans son manteau et Stubby monte illégalement sur le navire en route vers Saint-Nazaire: "Il y avait de nombreux cas de mascottes dans les armées anglo-saxonnes. L’encadrement fermait en partie les yeux". Arrivé en France, le petit chien suit fidèlement son régiment. Le 5 février 1918, le 102e d’infanterie se rapproche de la ligne de front dans le secteur du Chemin des Dames.

     

    "Stubby s’est mis à aboyer. Alors que l’Allemand courait, il l’a mordu aux jambes et l’a fait tomber"

     Stubby écrit alors ses premiers exploits. Dans les tranchées, il alerte ses camarades et les prévient des dangers. Quelques semaines après la bataille de Seicheprey, il capture même un soldat allemand qui tentait de repérer les positions adverses.  "Stubby s’est mis à aboyer. Alors que l’Allemand courait, il l’a mordu aux jambes et l’a fait tomber. Il a continué à attaquer cet homme jusqu’à l’arrivée des soldats américains", décrit  sur son site internet le Smithsonian, le musée d’histoire américaine à Washington, qui possède la dépouille empaillée du pitbull. "Pour cette capture d’un espion ennemi, Stubby a obtenu le grade de sergent. Il a été le premier chien à obtenir une telle distinction".

    Même si ces faits sont hors du commun, ce chien n’est pas le seul à arpenter les tranchées de la Grande Guerre. Selon Eric Baratay, plus de 100 000 de ses congénères ont participé au conflit : "Ils servaient de réconfort psychologique et de mascotte, mais ils étaient aussi utilisés pour prévenir les soldats des arrivées d’obus, de gaz, pour trouver des blessés ou transporter des messages". Dans l’armée française, ces soldats à quatre pattes sont aussi présents. En 1915, des chiens venus d’Alaska sont par exemple employés dans les Vosges pour tirer des traîneaux pour les troupes alpines.

    Mais alors que du côté américain c’est le chien Stubby qui est montré en exemple, chez les poilus c’est un autre animal qui est mis en avant : le pigeon dit Vaillant, qui réussit à transmettre un message sous le feu ennemi en pleine bataille de Verdun en juin 1916. Un fait d’armes qui lui vaut même une citation.

     

    Le chien le plus décoré du monde

    Jusqu’à la fin de la guerre, Stubby participe de son côté à quatre offensives et à 17 batailles. Devenu une célébrité, il rentre aux États-Unis en 1919, toujours en compagnie du soldat J. Robert Conroy. Le chien reçoit alors tous les honneurs et rencontre trois présidents américains. Il défile même dans les rues des plus grandes villes américaines. "C’est sans doute le chien le plus décoré du monde. Revêtu d’un paletot brodé aux couleurs alliées, auquel sont épinglées ses nombreuses décorations, Stubby assiste à toutes les revues… Et il doit en être très fier, car les chiens ont leur amour-propre", décrit le journal La Presse dans un article d’août 1921.

    Après une vie trépidante, la mascotte du 102e régiment d’infanterie s’éteint dans les bras de son maître en 1926. Le chien-soldat a même les honneurs de la rubrique nécrologique du New York Times. "Stubby est mort. Il n’était qu’un chien et il n’avait pas de pedigree, mais il était la plus célèbre mascotte de l’armée américaine, peut-on lire dans cet hommage. Il était incontestablement un chien combattant".

    – Article initialement publié sur France 24.

    Mashable FR


  • Commentaires

    1
    Rakia
    Samedi 21 Avril 2018 à 17:00

    Respect mon sergent ! Les chiens utilisés pendant les guerres 

    sont plus courageux et héroïques que certains soldats !!!

    Un chien qui mérite tous les honneurs ,un grand bravo!

    Il a eu la chance de rencontrer trois présidents ,quel honneur !

    2
    Samedi 21 Avril 2018 à 17:37
    et bien, c' est bien ce qu' on appelle un chien de guerre ! Il y en a eu beaucoup, et il ne faut pas oublier les pigeons voyageurs
    3
    Françoise
    Samedi 21 Avril 2018 à 17:51

    Chiens et Pigeons de merveilleux compagnons de Guerre qui ont réalisés des exploits et sauvés grand nombre de vies! Son esprit n'est pas mort ,il vit dans le secret! Merveilleux animaux associés à la vie de l'homme  qui rendent tant de services sans la moindre reconnaissance ,au moins celui-ci ne sera pas oublié ,l’égoïsme et la cruauté humaine  l'intolérance de religions abjectes qui refusent une âme aux animaux  et qui pourtant sont formés des mêmes atomes que nous  ,ils ressentent ,ils éprouvent les mêmes peurs ,les mêmes sensations les mêmes angoisses ,les même chagrins etc..et ils sauvent tellement d'humains la pire saloperie de la création, car le chien comme tout autres animaux n'a pas à choisir entre le bien et le mal il subit!

    4
    fripouille
    Samedi 21 Avril 2018 à 19:05

    Il y a aussi des chevaux. Les animaux ont eu leur lot de souffrances, c'est bien que l'un d'eux les représente. Je n'en avais jamais entendu parler.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :