• Réforme du permis de chasse : quelles conséquences pour l’environnement ?

    Réforme du permis de chasse : quelles conséquences pour l’environnement ?

    Les chasseurs ont-ils eu raison de Nicolas Hulot ? A entendre les explications de l’ex-ministre de la Transition écologique, après sa démission surprise mardi matin, c’est une réunion avec des représentants des chasseurs qui a joué le rôle de la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Organisée à l’Élysée par Emmanuel Macron, cette rencontre a débouché sur un accord favorable aux chasseurs et déjà critiqué par les défenseurs de l’environnement. Une réforme en apparence anodine mais aux conséquences pourtant très concrètes.

    Un million de chasseurs en France

    "Anecdotique mais symptomatique" : voilà comment Nicolas Hulot a lui-même décrit, au micro de France Inter, cette réunion avec les chasseurs. "Un élément a achevé de me convaincre que ça ne fonctionne pas comme ça le devrait" et a finalement poussé le militant écologiste à démissionner du gouvernement avec fracas : "J’ai découvert la présence d’un lobbyiste qui n’était pas invité à cette réunion. C’est symptomatique de la présence des lobbys dans les cercles du pouvoir". Nicolas Hulot fait ici référence à Thierry Coste, représentant de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), puissant lobby qui a obtenu lundi de nouveaux avantages pour les 1,1 million de détenteurs du permis de chasse.

    Emmanuel Macron, qui a plusieurs fois exprimé son soutien à la pratique de la chasse, a donné lundi son accord à la baisse du permis national de 400 à 200 euros. Le permis national, contrairement au permis départemental, permet de chasser sur tout le territoire. Il n'est possédé que par environ 10% du million de Français qui pratiquent la chasse chaque année, selon la FNC. Cette baisse, qui n'est pas une surprise dans la mesure où le président avait déjà donné en février son feu vert à une réflexion sur le sujet, n'est pas nécessairement une préoccupation majeure pour les défenseurs de l'environnement.

    Une "gestion adaptative" qui fait débat

    Ces derniers s'inquiètent surtout de la façon dont sera mise en place la nouvelle gestion des espèces chassables. Actuellement, la liste des espèces chassables, qui compte une soixantaine d'oiseaux et de mammifères, de la gélinotte des bois à l'oie cendrée en passant par le blaireau et le sanglier, est figée. Soit on peut chasser une espèce, soit on ne peut pas, il n’y a pas d’entre-deux. La nouvelle "gestion adaptative", dont le principe avait été retenu dans le plan biodiversité présenté en juillet par Nicolas Hulot, instaure un bilan régulier pour chaque espèce. Ce dernier repose sur un renforcement de la collecte des données sur l'état de conservation des espèces et sur les prélèvements des chasseurs.

    Les 5 couleuvres que Nicolas Hulot a dû avaler : 

    Lors de la réunion de lundi, la liste des six premières espèces qui seront concernées d'ici la fin de l'année par cette "gestion adaptative" a été annoncée, notamment les oies cendrées, les courlis cendrés et les grands tétras. Concrètement, en fonction de l’évolution de la population et de l’habitat de ces espèces, il pourra être possible d’abattre chaque année un certain nombre d’animaux chassables, au-delà des quotas aujourd’hui autorisés (et inversement, de réduire le quota).

    Pour "éclairer" les décisions pour chaque espèce, un conseil scientifique doit être mis en place prochainement. Les chasseurs espèrent ainsi que certaines espèces aujourd'hui protégées, comme les cormorans qui selon eux ont proliféré ces dernières années, pourront être ajoutées à la liste. Une perspective dénoncée par les défenseurs de l'environnement qui voudraient que la nouvelle formule ne concerne que les espèces aujourd'hui chassables mais qu'ils considèrent comme en danger et dont ils voudraient réduire les quotas autorisés.

    Les associations ne décolèrent pas

    "C’est une faute politique grave. En France, on chasse 64 espèces d’oiseaux différentes. La moyenne européenne, c’est 14 espèces seulement. Est-ce qu’on va continuer à dézinguer des animaux qui agonisent ?", réagit le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Allain Bougrain-Dubourg, au micro d’Europe 1. "Je rappelle que la tourterelle des bois a perdu 80% de sa population et pourtant, on en abat encore 100.000 chaque année en France. Pour l’alouette des champs, c’est 500.000. Est-ce qu’on va continuer comme ça longtemps ? C’est ça la gestion de la chasse dans notre pays ?", regrette-t-il.

    Allain Bougrain-Dubourg réclame notamment que parmi les 64 espèces d’oiseaux chassables, les 20 qui font partie de la liste rouge de l'Union internationale de conservation de la nature soient immédiatement protégées. De son côté, Brigitte Bardot a dénoncé, par le biais de sa fondation, "la soumission aux chasseurs" d’Emmanuel Macron et la "politique suicidaire, inadmissible, du gouvernement qui condamne la biodiversité".

    Cette réforme de la chasse (un "cadeau", selon Brigitte Bardot) aurait dû passer sans faire de bruit. Mais la démission de Nicolas Hulot lui donne aujourd’hui une toute autre résonance. Le dossier est loin d’être clos puisque si le chef de l’État a donné son accord sur les premières mesures, l’intégralité de la réforme est encore à l’état d’ébauche.

    Europe 1

    Une raison de plus pour ne pas voter macron !


  • Commentaires

    1
    Vendredi 31 Août 2018 à 18:37

    c' est aussi la preuve que  hulot n' était pas  à la hauteur !

     Si comme l' a dit  B Bardot,  il avait été  moins lâche,  il aurait  pu obliger   l' arnaqueur  a changer d' avis

    2
    françoise
    Vendredi 31 Août 2018 à 18:53

    Quelle bande de viandars  malsains alcoolos pour la les trois quart ,dans les "hautes sphères ces parties de chasse se termine pratiquement toutes par des  parties de jambes en l'air pendant que bobonne est ailleurs ! J'ai une cousine dont le père était le garde chasse et sa mère cuisinière  d'un des frères  des Écuries Wertheimer dans le 45 ,   Chevaux ,Chanel et Bourgeois  que du beau monde et le chauffeur était toujours chargé de recruter des filles pour les (parties Fines) des fins de weekend bien arrosés ! Ces mecs là ne sont que partouzes pour + de la moitié d'entre eux !  Une bande de grosses merdes puantes  qui tuent pour le sport  et ne consomment même pas le gibier qu'ils abattent ,pour beaucoup ,surtout  les volatiles dont  leur pauvre corps vont à la poubelle , c'est honteux !

    3
    fripouille
    Vendredi 31 Août 2018 à 19:04
    fripouille

    Je ne vois pas en quoi la présence de ce lobyiste a contrarié Nicolas Hulot ? Il l'a empêché de parler ? Concrètement je ne compends pas. Mais ce qui est sûr, c'est que quelques citoyens et moi-même n'allons pas "lâcher le morceau".

      • Vendredi 31 Août 2018 à 19:21

        fripouille, tu trouves normal qu'un mec du lobby de la chasse soit à une réunion de l'Elysée ?

        Alors, tu es la seule (rire)

    4
    Rakia
    Vendredi 31 Août 2018 à 19:14

    Une bande de vauriens ,la chasse pour eux est une partie de plaisir où l'alcool 

    coule à flot,ils méritent d'être descendus avec leurs propres fusils , ces bons a rien !!!

    5
    fripouille
    Vendredi 31 Août 2018 à 19:36
    fripouille

    Il n'aurait pas dû être là, mais comme il s'est incrusté de force, ils n'étaient pas obligés de l'écouter.

    6
    Samedi 1er Septembre 2018 à 09:41

    Il y a aussi plus grave que ça, et personne n'en parle, les chasseurs ont obtenus l'autorisation d'utiliser des silencieux sur leur fusil, chose qui était formellement interdit depuis 1986. 

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/chasseurs-autorises-mettre-silencieux-fusils-chasse-1409155.html

    attention à ceux qui marchent en forêt et aux chercheurs de champignon, ils n'entendront même plus si il y a une chasse, le permis de tuer est octroyé

    Amicalement

    Claude

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