• Michel Fourniret : Farida Hammiche, "le meurtre fondateur" du tueur en série

    Michel Fourniret comparaît à partir de mardi devant la cour d’assises des Yvelines pour le meurtre de Farida Hammiche en 1988. Un crime crapuleux qui lui avait permis à l’époque de s’emparer du magot du "gang des postiches" et de débuter son parcours de tueur en série. Récit.

    Il y a Michel Fourniret le tueur en série. Celui condamné à en mai 2008 à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes. Mais il y a aussi l’autre Michel Fourniret, l’auteur d'un crime crapuleux commis en 1988 : le meurtre de Farida Hammiche, 30 ans. Mais ces faits sont irrémédiablement liés : c'est ce crime qui lui a en effet permis de s’emparer du magot du "gang des postiches" et de débuter son "parcours" de tueur en série. L’homme, aujourd’hui âgé de 76 ans, comparaît de mardi à vendredi devant la cour d’assises des Yvelines pour ce meurtre avoué en 2004.

    Petites confidences entre compagnons de cellule

    Tout commence au milieu des années 1980. Condamné pour agression sexuelle, Michel Fourniret est incarcéré à Fleury-Mérogis, dans l’Essonne. Il partage brièvement sa cellule avec le braqueur Jean-Pierre Hellegouarch. Les deux hommes sympathisent.

    En mars 1988, Michel Fourniret est libéré, Jean-Pierre Hellegouarch, lui, est transféré dans une autre cellule. Un détenu, le braqueur italien Gian Luigi Esposito, lui fait une confidence. L'homme, proche de l'extrême droite, s'est évadé de la prison de Rome en hélicoptère en 1986 en compagnie d'André Bellaïche, membre du "gang des postiches", avant d'être arrêté en France. Lors de leur cavale, André Bellaïche lui aurait révélé l'emplacement d'un trésor accumulé par cette équipe de braqueurs qui a sévit à Paris entre 1981 et 1986.

    Jean-Pierre Hellegouarch se met en tête de récupérer ce butin. Problème, il est toujours incarcéré. Il demande alors à sa femme, Farida Hammiche, 30 ans, de contacter Michel Fourniret pour l'aider à déterrer ce trésor. Et c'est ainsi que Michel Fourniret et Farida Hammiche se lancent dans une équipée nocturne pour déterrer le trésor. Ils le cachent au domicile de la jeune femme à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. L'enquête a permis d’établir que la caisse déterrée contenait 20 kilos de lingots et de pièces d’or, soit une partie du magot amassé par cette célèbre entreprise criminelle spécialisée.

    Mais à partir de là, les versions ne concordent plus :

    • D'après les déclarations de Jean-Pierre Hellegouarch, Michel Fourniret devait toucher 500.000 francs en échange de son aide.
    • Michel Fourniret affirme, lui, avoir simplement négocié une ferme et 30.000 francs. Ce qu'il dit n'avoir jamais obtenu. En 2005, il explique aux enquêteurs avoir voulu "se servir lui-même".
    • Sa femme, Monique Olivier, déclarera plus tard devant les enquêteurs que quelques jours après avoir déterré le trésor, Michel Fourniret lui aurait dit "que ce serait mieux d'avoir un peu plus et même tout".

    Ce magot lui a permis d'acheter la maison dans laquelle seront retrouvés deux corps

    Quoi qu'il en soit, le 12 avril 1988, en présence de Monique Olivier, il attire Farida Hammiche dans un guet-apens et la tue. On ne retrouvera jamais son corps. Michel Fourniret dit l’avoir étranglée et frappée à coups de baïonnette près de Clairefontaine, dans les Yvelines. Il aurait ensuite enterré son corps dans un terrain vague situé dans cette zone.

    Michel Fourniret va ensuite récupérer le trésor chez la jeune femme. C’est cet or qui, une fois converti, va lui permettre, ainsi qu’à son épouse Monique Olivier - qui comparaît pour complicité et recel dans ce dossier - d’acheter le château de Sautou, dans les Ardennes, une maison à Sart-Custine, en Belgique, ainsi que deux voitures. 

    Des achats qui sont loin d'être anodins, eu égard à la suite du parcours de Michel Fourniret : c'est en effet dans sa maison de Sart-Custine que seront retrouvés les corps de deux des sept jeunes filles assassinées par le tueur en série. C'est également à bord de ce fourgon Citroën C15, acheté avec l'argent du gang des postiches, que Michel Fourniret se livrera à ses terribles séances de "braconnage", selon ses propres termes, à la recherche de jeunes filles vierges.

    La famille de Farida Hammiche veut qu'elle soit reconnue comme une victime comme les autres

    Des faits qui font dire à l'avocat de Jean-Pierre Hellegouarch, maître Didier Seban, que le meurtre de Farida Hammiche est "le meurtre fondateur". "Celui qui lui permet de réaliser son oeuvre criminelle."

    Et c'est la stratégie des parties civiles, qui veulent faire reconnaître le meurtre de Farida Hammiche au même niveau que celui des sept autres victimes de Michel Fourniret. 

    Jean-Pierre Hellegouarch, 75 ans aujourd'hui,"a intensément aimé [Farida Hammiche], il l'a cherchée pendant des années", a ainsi fait savoir son avocat, regrettant que "la justice ne l'ait pas considérée comme une personne importante", mais comme une victime "pas aussi innocente que les autres". 

    La famille de Farida Hammiche souhaite elle aussi "que ce meurtre soit enfin jugé", car cela montre que "leur soeur avait de l'importance", même si contrairement aux autres victimes, elle n'a été considérée que comme "une femme de truand", a commenté leur avocate, maître Yolaine Bancarel-Lancien. 

    Selon son avocat, Michel Fourniret a la "mémoire légèrement altérée"

    Face aux parties civiles, Monique Olivier et Michel Fourniret ne vont pas adopter la même stratégie de défense :

    • Présente lors du guet-apens tendu à Farida Hammiche, Monique Olivier "reconnaît l’intégralité des faits qui lui sont reprochés", a ainsi fait savoir son avocat Richard Delgenes.
    • Michel Fourniret, lui, reconnait le meurtre mais se dit innocent du chef de "recel". Il assure n’avoir "jamais eu connaissance de l’origine des fonds", a fait savoir son avocat Grégory Vavasseur.

    Selon son conseil, Michel Fourniret compte "collaborer mais dans la limite de ses possibilités". "Depuis quelques temps, sa mémoire est légèrement altérée et les faits sont vieux de 30 ans", a-t-il précisé.

    Ainsi, le tueur en série a récemment avoué deux autres meurtres de jeunes femmes – Joanna Parrish et Marie-Angèle Domece - mais ces dernières déclarations sont floues. "Il indique que si cette jeune fille est décédée dans la banlieue d'Auxerre, forcément c'est lui. Mais il n'a pas le souvenir, il ne la reconnaît pas", a notamment fait savoir la semaine dernière son avocat à propos de Joanna Parish, à l’issue d’une confrontation avec Monique Olivier. Mais enquêteurs et magistrats se méfient de celui qui s'est joué de la justice pendant quarante ans.

    Le JDD.fr


  • Commentaires

    1
    Rakia
    Lundi 12 Novembre 2018 à 16:35

    "L’Ogre des Ardennes " 9 victimes sans avoir aucun remord ,ne pourrait venir que 

    d’un ogre méchant,manipulateur et narcissique,c’est dommage la peine de mort est abolie !

    2
    Lundi 12 Novembre 2018 à 17:45

    les fameux droits de l' homme !

     S' il ne tenait qu'  à  moi, les assassins parleraient très vite, seulement  voilà, les magistrats veulent  se faire de l' argent

    3
    françoise
    Lundi 12 Novembre 2018 à 18:21

    Cette ordure ,ce déchet devrait être EMPALE sur une place public !Lui couper la tête serai encore trop d'honneur !

    4
    Eunuque .
    Vendredi 12 Juillet 2019 à 18:26

    Et pourtant ,il a un QI de 130,dit 'on .

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