• Marée rouge en Russie : la plus grave catastrophe en Arctique depuis 30 ans

    Marée rouge en Russie : la plus grave catastrophe en Arctique depuis 30 ans

    En voyant la jolie rivière Ambarnaïa, entourée des steppes typiques du grand Nord, prendre une teinte rouge sang, les habitants de la ville de Norilsk ont compris que leur cours d'eau mettrait sans doute des semaines, voire des mois à se remettre de cette pollution aussi soudaine que spectaculaire.

    Et quand les images des nappes d'hydrocarbures ont été diffusées sur les réseaux sociaux, l'antenne russe de Greenpeace a livré un diagnostic qui laisse peu de place à l'optimisme : « L'ampleur de la catastrophe est comparable à celle de l'accident du pétrolier Exxon Valdez en Alaska il y a 30 ans, nous confient les militants écologistes. C'est l'un des plus grands accidents de produits pétroliers jamais survenus dans l'Arctique. »

     

    Une catastrophe telle que Vladimir Poutine a déclaré l'état d'urgence et sermonné le patron de la filiale du géant minier Norilsk Nickel, responsable de cette fuite de carburant. Cette « marée rouge » est consécutive à l'effondrement d'un des réservoirs de diesel d'une centrale thermique de la région qui a laissé échapper dans la rivière plus de 20 000 tonnes d'hydrocarbures sur 20 km de long. Spécialiste des pollutions, l'association écologiste française Robin des bois souligne que « la catastrophe a eu lieu dans un écosystème de marais, de tourbières, de rivières, une mosaïque de biodiversité liée à la Réserve naturelle de Putorana inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco ».

    «L'évaporation naturelle sera très lente»

    « C'est un lieu de migration important des rennes sauvages, un habitat pour les mouflons des neiges, les ours bruns, les loups, les lynx, de nombreux rapaces comme les faucons gerfaut et des aigles pygargue et de nombreux poissons comme l'ombre arctique », détaille Charlotte Nithart, de Robin des Bois. Les responsables de la centrale auraient tardé à réagir et à prendre des mesures pour limiter la pollution selon des hauts responsables qui se sont confiés au président Russe. Le gouverneur de la région de Krasnoïarsk, Alexander Ouss, a en effet affirmé n'avoir appris « l'ampleur réelle de la situation » qu'il y a une semaine « après des signalements alarmants sur les réseaux sociaux ».

    La rivière Ambarnaïa, touchée par la pollution, sera selon lui difficile à nettoyer car elle se trouve loin des routes et n'est pas navigable car peu profonde. « L'évaporation naturelle sera très lente en raison des températures froides, estime l'ONG Robin des Bois. Cette marée rouge ne polluera pas directement l'océan Arctique en tant que tel car le fuel va être confiné dans la toundra, les méandres des rivières et les marais d'eaux douces mais cela va bouleverser toutes les chaînes alimentaires locales et le bilan à court et long terme sur la faune terrestre et piscicole va être important. »

    Le réchauffement climatique en cause

    Le réservoir aurait été endommagé quand les piliers qui le soutenaient depuis 30 ans sans difficulté ont commencé à s'enfoncer. Norilsk étant construite sur le permafrost ( NDLR : la terre gelée en permanence ), elle est menacée sur ses fondations par le réchauffement climatique qui fait fondre les glaces. « Actuellement, le permafrost fond activement à cause du changement climatique », nous confirme l'ONG écologiste russe. En 2009, l'association avait publié un rapport sur les risques pour les infrastructures de l'industrie pétrolière et gazière russe liés à la dégradation du permafrost en raison de la hausse des températures.

    Craignant d'autres accidents en cascade dans le grand Nord, l'antenne russe de Greenpeace a demandé au gouvernement de procéder à un « audit extraordinaire de toutes les installations dans l'Arctique contenant des quantités importantes de pétrole ou de produits pétroliers » et « de modifier la législation pour permettre des inspections plus fréquentes afin de prévenir des catastrophes environnementales. »

    Le Parisien


  • Commentaires

    1
    Samedi 6 Juin 2020 à 11:53

    c'  est  une  vraie  catastrophe    dans   cette région  peu   habitée

    2
    Françoise
    Samedi 6 Juin 2020 à 18:22

    La Nature souffre ,je trouve qu'elle ne le rend pas suffisamment aux hommes où peut-être que cette nouvelle catastrophe permettra dans éliminer quelques uns niveau pollution !

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