• Macron, le candidat furtif et omniprésent

    Camarades candidats à l’élection présidentielle, abandonnez tout de suite le combat, quittez l’arène, retournez à vos moutons. Vous ne faites pas le poids. Vous êtes dépassés. Votre adversaire est un client hors catégorie. Un super truqueur, déjà engagé dans une campagne électorale sans états d’âme, utilisant sa fonction de président avec un toupet inouï.

    Il est partout, virevoltant et insatiable. Occupant tous les terrains. Ses conseils lui ayant fait la liste de ses faiblesses – sécurité, territoires, social – il comble, il écope, il court le pays avec une frénésie de novice de la politique. Il veut être le premier sur la photo. Des points faibles, lui ? Vous plaisantez ! Voulez-vous le bilan de ses sorties au cœur de la France profonde ? Un parachutage tous azimuts. Qui dit mieux ?

    Marine Le Pen et la droite veulent le pilonner sur les questions de police ? Il s’empare du Beauvau de la sécurité, chapardant le sujet à un Gérard Darmanin resté coi devant ce PTT, président tout-terrain, affamé de contact avec le « peuple ». Le président des riches, on l’a vu à Marseille, se frotte physiquement aux « bonnes gens », les écoute d’une oreille attentive et bienveillante. Jupiter joue les assistantes sociales, s’installe dans la bienveillance, dans une forme de « care », chère à Anne Hidalgo. Il n’est ni populiste ni populaire. Il est dans un entre-deux qu’il va falloir, un jour, disséquer avec précision. Il prépare, pour le printemps, son album de famille avec la France du réel, celle qui souffre, qui fait la queue dans les bureaux de poste, qui est « insécurisée » pas seulement à cause de la délinquance, mais par le lent déclassement social qu’elle subit depuis si longtemps.

    A quand une déclaration de candidature ?

    Mais, halte à la démoralisation, au blues de ceux qui n’osent plus traverser la rue ! Super Manu est de retour. Avec sa cape d’invincibilité, il viendra dans les cours de HLM, dans les ateliers de nos usines, proclamer la bonne parole, remonter le moral des plus fragiles. A leurs frais. En toute légalité. La séquence « retour au cœur du pays réel » marque bel et bien l’entrée en campagne du chef de l’Etat. L’opération se fait devant des candidats déclarés et ébahis, stupéfaits par le culot d’Emmanuel l’Effronté.

     

    Mais comment pourraient-ils être surpris ? Son fonds de commerce politique n’est-il pas justement ce cocktail de hardiesse, d’audace, d’action disruptive ? Surprendre, prendre de vitesse, occuper tous les terrains. Super Manu reste donc bien planté sur ses fondamentaux. Mais est-ce vraiment très fair-play de faire campagne sans être déclaré ? L’homme qui vient de parler d’amour à la police, aux gendarmes, et bientôt, aux douaniers, pourrait bien, un de ces jours, être soumis, par ses futurs rivaux, à une question toute simple : monsieur Macron, qu’avez-vous à déclarer ? Sa candidature, bien sûr.

    Mais n’ayons aucun doute, cette posture éminemment confortable du « en même temps », du dedans et du dehors, du candidat pas candidat, en mode furtif, va encore durer de longs mois. Cette agitation quasi intempestive n’est, malgré tout, pas forcément le signe d’un calme olympien régnant à l’Elysée. Le PTT pourra-t-il durer, à ce rythme, jusqu’en mai prochain. Dans la fable de La Fontaine, le lièvre ne gagne jamais…

    L'OBS


  • Commentaires

    1
    Poumo-thorax
    Jeudi 16 Septembre 2021 à 12:21
    Il est de la responsabilité des maires de france de ne pas donner de signatures aux candidats loufoque comme Annie Dalgo ( comme l'appellent un grand nombre de Français, la dispersion des votes en primaire est le seul allié de macron.
    2
    caramel
    Jeudi 16 Septembre 2021 à 15:59

    Il court, il court le furet !

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :