• "Les animaux ne propagent pas le coronavirus, ne les abandonnez pas !"

    "Les animaux ne propagent pas le coronavirus, ne les abandonnez pas !"

    Les refuges sont fermés, mais la vie s’organise au mieux pour les animaux abandonnés. Le point avec Jacques-Charles Fombonne, président bénévole de la SPA

    Dès lundi matin, la SPA annonçait la fermeture de ses refuges. Comment la vie s’organise t-elle ?

     

    Jacques-Charles Fombonne. En tant qu’établissement recevant du public, la SPA doit respecter les directives gouvernementales. Mais dans l’urgence, nous n’avons pas été comptés au titre des organisations indispensables à la marche de la nation. La difficulté, c’est que notre activité est en lien avec des êtres vivants. On ne met donc pas la clé sous la porte pendant des semaines en demandant aux animaux de se débrouiller tout seuls ! Notre présence est vitale. La SPA, c’est 690 salariés, 2000 bénévoles, 73 sites… Nous avons tout réorganisé en 24 heures. Les salariés oeuvrent à l’intérieur des refuges.

    On a bien évidemment pris des mesures drastiques en divisant les équipes par 2 afin qu’elles ne se croisent pas et procèdent par roulement au fil des jours pour nourrir et abreuver les animaux, prodiguer les soins et les vaccinations, nettoyer les box. Les échanges physiques sont interdits, tout est cloisonné au maximum. Nos bénévoles ne peuvent plus promener les chiens, mais ces derniers ont accès aux structures internes des refuges, aux parcs de détente, afin de ne pas passer leurs journées cloîtrés entre quatre murs.

    Notre plus grande inquiétude, c’est que les gens puissent imaginer que les animaux sont porteurs du Covid-19. Je ne suis ni biologiste, ni vétérinaire, mais tous les scientifiques, ainsi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le martèlent : les animaux de compagnie ne sont ni porteurs sains, ni victimes, ni vecteurs du coronavirus. J’en veux également pour preuve l’attestation de déplacement dérogatoire diffusée par le gouvernement. Elle autorise les «déplacements brefs à proximité du domicile liés aux besoins des animaux de compagnie». Ça n’aurait pas été le cas s’il y avait le moindre risque.

    Les animaux ne sont pas un danger, les Français doivent entendre ce message. Si un crétin se mettait à propager une rumeur contraire sur les réseaux sociaux, nous nous attendons à devoir faire face à une vague massive d’abandons. Ce serait une situation catastrophique à laquelle aucune association ne pourra répondre. A elle seule, la SPA a recueilli l’an dernier 46 000 animaux. La France compte près de 40 millions d’animaux domestiques. Imaginez ce qu’il se passerait si 1% de la population se mettait à abandonner son compagnon… Les refuges, déjà bien remplis, seront engorgés et il faudra procéder à un grand nombre d’euthanasies alors que nos statuts l’interdisent.

    À lire : 13 700 cas en Espagne, évacuation de patients de Mulhouse… le point sur le coronavirus

    Qu’en est-il en ce moment ?

    Nous n’avons heureusement pas d’augmentation d’abandons pour l’instant. Nous avons communiqué très tôt, mais il suffit d’un phénomène de panique pour que tout vire immédiatement à la catastrophe… Je rappelle que l’abandon est considéré, selon le code pénal, comme un acte de cruauté et puni de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.

    "Nous souhaitons proposer des adoptions en ligne"

    Ne plus recevoir de public dans vos refuges met les adoptions entre parenthèses. Comment s’adapter à cette situation inédite ?

    Depuis le confinement, mes équipes sont en contact avec le ministère de l’Intérieur car nous souhaitons proposer des adoptions «en ligne». Les futurs adoptants pourront consulter sur notre site https://www.la-spa.fr/ la fiche de tous nos animaux, répondre à un questionnaire et obtenir des conseils sur le choix de l’animal en fonction des conditions de vie des personnes. Je m’engage ensuite à ce que nous puissions recevoir les adoptants individuellement, dans des locaux qui ne seront pas ceux des salariés de la SPA. On peut imaginer par exemple un bâtiment de chantier monté en limite de nos refuges où l’on présentera l’animal en respectant les distances de sécurité et les conditions d’hygiène (lavage des mains, gel antibactérien, masques..) imposées durant cette période d’épidémie.

    Partout en France, chaque jour, de nombreux bénévoles de toutes les associations nourrissent les chats libres, prennent soin des animaux errants. Comment faire en cette période de confinement imposée ?

    Sans tordre la réglementation, je pense que les nourrisseurs doivent entrer dans la catégorie de la dérogation qui autorise les déplacements liés aux besoins des animaux de compagnie. Je ne vois pas ce qui peut s’y opposer, à condition, bien sûr, de ne pas se déplacer en groupes et de respecter les règles de sécurité sanitaires si vous croisez d’autres personnes.

    Paris Match


  • Commentaires

    1
    françoise
    Mercredi 18 Mars 2020 à 20:34

    Perso  chez moi  les chats attendent avec impatience matin et soir les croquettes ,ils sont même culottés je fais attention qu'un chien ne sorte pas avant moi car ils osent braver le danger jusque sur la marche ! ils sont juste derrière chez moi  je n'ai pas à courir pour les nourrir,je ne croise personne  !  J'ose croire que des cons n'abandonneront pas leur animal ,ils ont intérêt à en parler le plus possible afin d'éviter une autre catastrophe !

    2
    Jeudi 19 Mars 2020 à 06:25

    oui,    il  faut   le  dire   et  le répéter !

     Heureusement   que   les refuges  se sont   réorganisés,  parce   que   ça  risque   de  durer

    3
    Rakia
    Jeudi 19 Mars 2020 à 09:47

    Certains crétins profitent de la peur des gens ,pour

    propager des fausses rumeurs sur les réseaux sociaux 

    comme quoi les animaux peuvent contaminer l’homme ,

    ces salopards méritent de la prison ferme !

    4
    fripouille
    Jeudi 19 Mars 2020 à 09:50

    Rien que l'idée m'horrifie ! Les miens qui sont si heureux...ce devrait être le cas pour tous ! Ils nous le rendent bien !

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