• L’homme fort de l’est libyen ordonne à ses troupes d’avancer sur Tripoli

    L’homme fort de l’est libyen ordonne à ses troupes d’avancer sur Tripoli

    L’homme fort de l’est libyen ordonne à ses troupes d’avancer sur Tripoli

     

    Le maréchal Khalifa Haftar entend prendre le contrôle de la capitale du pays, contrôlée par le gouvernement d’union national reconnu par l’ONU.

     

    La Libye va-t-elle à nouveau se trouver entraînée dans une escalade militaire périlleuse ? Depuis l’est libyen dont il est l’homme fort, le maréchal Khalifa Haftar, a ordonné jeudi 4 avril à ses troupesd’avancer en direction de la capitale, Tripoli, siège de ses rivaux du gouvernement d’union nationale (GNA). Ses déclarations font planer le risque d’un embrasement violent dans ce pays déjà fractionné.

    Depuis des années, deux autorités se disputent en effet le pouvoir en Libye :

    A l’est, une entité contrôlée par l’Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar.

    A l’ouest, le gouvernement d’union nationale (GNA), dirigé par Fayez al-Sarraj, établi fin 2015 par un accord parrainé par l’ONU et basé à Tripoli.

    L’appel aux armes a été lancé par le maréchal Haftar sur Facebook qui a promis d’épargner les civils, les institutions de l’Etat libyen et les ressortissants étrangers. Un de ses porte-parole, le général Ahmad al-Mesmari, avait déjà annoncé la veille la préparation d’une offensive pour « purger l’ouest » libyen « des terroristes et des mercenaires ».

    Avancées au sud de Tripoli

    En réaction, du côté de l’ouest libyen et de Tripoli, les ennemis du général Haftar au sein du GNA ont donné l’ordre aux forces qui le soutiennent de se tenir prêtes pour « faire face à toute menace ». De puissants groupes armés de la ville de Misrata (ouest), y ont répondu, se déclarant jeudi « prêts (…) à stopper l’avancée maudite » des pro-Haftar venus de l’est. Dans un communiqué, ils ont demandé à M. Sarraf, le maître de l’ouest libyen, de donner ses « ordres sans délai » aux commandants des forces dans la région ouest « pour affronter ce rebelle », faisant référence au maréchal Haftar.

    D’après les assaillants, l’avancée des troupes aurait déjà commencé. Un général fidèle à Haftar a ainsi affirmé jeudi à l’Agence France-presse (AFP) que ses forces étaient entrées sans combattre dans Gharyan, une ville disputée située à 100 km au sud de Tripoli. Cette information a toutefois été démentie par au moins quatre sources locales contactées par l’AFP. Affirmant que l’ANL avait pris position autour de la ville, en particulier dans la région de Jandouba, à 25 km au sud, un responsable de Gharyan a indiqué sous le couvert de l’anonymat à l’AFP que la ville était divisée entre pro et anti-Haftar. « Des efforts sont en cours pour éviter une confrontation à l’intérieur », a-t-il expliqué.

    Outre l’est libyen, le maréchal Haftar contrôle déjà des territoires du sud du pays, vaste région désertique et marginalisée aux confins de l’Algérie, du Niger, du Tchad et du Soudan. En janvier, il y avait lancé une offensive pour « purger » la zone « des groupes terroristes et criminels » et de groupes rebelles tchadiens. Sebha, chef-lieu du sud, ainsi qu’un des plus importants champs pétroliers du pays, al-Charara, sont déjà passés sous son contrôle.

    Efforts diplomatiques sans succès

    Cette montée des tensions a coïncidé avec le deuxième jour de la visite dans le pays du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. M. Guterres s’est dit « vivement préoccupé par le mouvement de troupes (…) et le risque de confrontation » avant d’ajouter sur Twitter : « J’appelle au calme et à la retenue alors que je me prépare à rencontrer les dirigeants libyens », a-t-il ajouté sur Twitter. Il n’existe « pas de solution militaire », a-t-il réaffirmé. « Seul le dialogue interlibyen peut résoudre les problèmes libyens. »

    La délégation de l’Union européenne et les chefs des missions diplomatiques européennes ont également mis en garde contre l’escalade. Dans un communiqué commun ils ont exhorté toutes les parties à « désamorcer immédiatement les tensions ». Par la voix de leur ambassade, les Etats-Unis ont aussi « condamné avec force la hausse de la violence » et relayé l’appel de l’ONU à la retenue.

    L’opération annoncée par l’ANL d’Haftar intervient à quelques jours de la tenue d’une conférence nationale sous l’égide de l’ONU, prévue mi-avril à Ghadamès (sud-ouest) et destinée à dresser une feuille de route, avec notamment la tenue d’élections afin de tenter de sortir le pays de l’impasse. Aucun des efforts diplomatiques de l’année écoulée n’a encore permis de percée.

    « Risque d’embrasement accru »

    Selon l’analyste libyen Emad Badi, l’avancée des troupes du maréchal Haftar peut lui permettre de « valoriser sa position au niveau des négociations, si la conférence de Ghadamès se tient ». Mais l’analyste fait aussi état d’une « coordination accrue » entre les factions de l’ouest libyen, qui considèrent toutes que Haftar est une menace commune. « Il existe des signes qu’ils vont se mobiliser collectivement contre lui », dit-il.

    « Le risque d’embrasement est accru par les manœuvres provocatrices (…) de Haftar », juge pour sa part Jalel Harchaoui, chercheur à l’Institut Clingendael de La Haye. « Prendre Tripoli n’est assurément pas une tâche facile, mais cela reste une possibilité » pour Haftar, appuyé par les Emirats arabes unis, l’Egypte et à l’Arabie saoudite, où il a été reçu fin mars par le roi Salmane.

    Le Monde.fr


  • Commentaires

    1
    Rakia
    Vendredi 5 Avril 2019 à 15:21

    "L’homme fort " si l’Amérique lui souffle dessus,il sera sous terre en 24 h !( rire)

    Il ordonne ce qu’il lui passe par la tête tant que "les puissants " sont occupés,

    mais dès que la foule commence à envahir les ports de l’Italie,j’attends les cris...!( rire)

    2
    Vendredi 5 Avril 2019 à 17:39

    on a  ouvert la  boite de Pandore, et  on a  joué  à  l' apprenti sorcier !

    Mais  j' ai   un doute !

     Quand on   veut   envahir  ou reprendre  un territoire,  on ne  l' annonce  pas !

    3
    françoise
    Vendredi 5 Avril 2019 à 19:10

    Ils sont déjà en catastrophe humanitaire ! et ça fait un moment que cela dure   cette mésentente  ,une dispute du pouvoir depuis la chute de Kadhafi!On verra  bien   et perso ça ne m’empêchera  pas de dormir !

    4
    fripouille
    Samedi 6 Avril 2019 à 18:16

    Dans ces pays ils ne savent pas faire autre chose que la guerre. Tant qu'ils restent chez eux ça me va...

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