• Japon: Les pires odeurs du monde s'exposent à Tokyo

    Japon: Les pires odeurs du monde s'exposent à Tokyo

    JAPON - Les visiteurs de l'exposition « Nioi-ten » peuvent venir découvrir une cinquantaine d'odeurs, dont celle du poisson le plus pestilentiel au monde...

     

    « Kusai ! », « kusai ! » (« ça pue ! »). Le nez plissé, les visiteurs répètent ce mot comme un cri de ralliement, en agitant la main pour chasser l’air vicié de leurs narines, mi-dégoûtés, mi-ravis. Les cinquante odeurs présentées dans la « Nioi-ten » (« exposition d’odeurs »), qui a ouvert ses portes mi-janvier dans le nord de Tokyo, ne sont pas toutes repoussantes, loin de là. Mais plus que les arômes de fleurs, de fruits ou de café, ce sont les effluves de poissons, d’humains ou d’insectes qui attirent un flot ininterrompu de curieux en quête de choc olfactif.

     

     

    Dans un coin de l’exposition, un homme à la chevelure frisée observe en silence les réactions des visiteurs. Il y a deux ans, Atsushi Ikeda a imaginé cet événement odorant et atypique pour combler un vide : « On peut aller à un concert, à une dégustation, à une exposition de peinture mais il est très rare de trouver quelque chose à sentir. J’ai donc eu l’idée de cette exposition », explique-t-il.

     

    La Nioi-ten connaît alors une première vie à Nagoya, dans le centre du Japon, où l’homme travaille pour une chaîne de télévision. Devant le succès rencontré là-bas, il a décidé de la transposer à Tokyo : « Je voulais que tous ceux qui avaient déjà entendu parler de ces odeurs mais ne les avaient jamais senties puissent en faire l’expérience, avec leur nez. »

     

    Le surströmming, poisson le plus pestilentiel au monde

    Leur réputation a en effet précédé certaines des odeurs de ce musée des horreurs. C’est le cas de la « pièce maîtresse » de l’exposition : le surströmming, une spécialité de hareng fermenté en conserve venue de Suède, considéré comme le poisson le plus pestilentiel au monde. « Beaucoup l’ont déjà vu dans des émissions de télévision japonaise, note Atsushi Ikeda, quand les invités ont un gage par exemple et doivent le manger. »

    Mais en matière de puanteur, le Japon n’a (presque) rien à envier à la Suède, et l’exposition propose aussi l’équivalent local du surströmming, appelé kusaya. Ou encore du « tofu puant », une spécialité de tofu fermenté habituellement dégustée en Chine et à Taïwan, qui se caractérise par son odeur extrêmement forte. Début 2016, la circulation a dû être interrompue pendant près de deux heures sur une ligne ferroviaire près de Nagoya à cause d’une odeur pestilentielle dans un train. La police a par la suite retrouvé dans une poubelle du tofu puant, dont le jus s’était vraisemblablement répandu sur le sol d’un wagon.

     

    Plaintes des commerçants voisins

    Pour éviter que ce pot-pourri d’effluves ne s’échappe de l’exposition, qui a élu domicile au 7e étage d’un grand magasin tokyoïte, les pièces les plus « sensibles » sont présentées dans des boîtes hermétiques, elles-mêmes posées au milieu de cabines fermées. Une fois à l’intérieur, le visiteur peut soulever le couvercle du réceptacle et juger sur pièce. Malgré les précautions, Atsushi Ikeda a reçu, pendant l’installation de cette galerie des odeurs, des plaintes des commerçants alentour, des restaurateurs notamment, qui goûtaient peu le bouquet d’arômes échappé de cette ménagerie des senteurs.

    À force d’être à l’air libre, les « œuvres » finissent par perdre de leur odeur, et il faut les remplacer. Dans l’arrière-salle où a lieu l’interview, Atsushi Ikeda ouvre un petit frigo, dont la forte odeur de durian qui s’échappe emplit immédiatement la pièce : c’est la « collection » de son musée, où l’on distingue de petits sacs blancs contenant des munitions pour l’exposition, et la couleur jaune et rouge caractéristique des boîtes de surströmming.

     

     Odeurs de pieds, de punaises, ou d'« hommes d’âge mûr »

    Pour celles-ci, habituellement consommées en plein air, des précautions particulières sont nécessaires. Afin d’absorber l’attaque initiale de l’odeur et éviter les projections du récipient sous pression, l’équipe d’Atsushi Ikeda procède ainsi à l’ouverture des boîtes de conserve au fond d’un seau d’eau, avant de les présenter au public. Cette élégante précaution ne suffit pas toujours, et un visiteur aurait rendu son déjeuner à Nagoya en inhalant la fétide conserve.

    Moins exotiques mais non moins désagréables, on peut aussi se remémorer les odeurs des pieds, des punaises, ou des « hommes d’âge mûr » dans cette Nioi-ten. Les réactions sont variées, certains visiteurs trouvant que ces relents ne sont au final pas bien méchants. D’autres vivent l’expérience plus intensément et sortent en courant des cabines de senteur, quoique presque toujours le sourire aux lèvres. Deux semaines après l’ouverture, le bouche-à-oreille du nez fonctionne à plein et l’exposition, prévue jusqu’au 25 février, ne désemplit pas.

    20 Minutes - De notre correspondant à Tokyo

    Payer pour sentir de la M., faut être cinglés !

    Rien ne m'étonne des asiatiques !


  • Commentaires

    1
    Rakia
    Samedi 27 Janvier 2018 à 14:07

    Bonjour Chantou !

    la folie n’a pas de limite,payer pour sentir des puanteurs,il faut vraiment être cinglé !

    Cela,ne m’étonnerait pas,les Japonais et les chinois sont un peuple de toutes les bizarreries !

    2
    Samedi 27 Janvier 2018 à 17:11
    il y a bien un fou qui vendait des étrons plastifiés ! la pire odeur que je connais est celle d' un fromage blanc qu' on laisse cailler
    3
    Dimanche 28 Janvier 2018 à 08:32

    Oui, Chantou, l'Asie est très surprenante.

    J'ai eu l'occasion de goûter à cela : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C5%92uf_de_cent_ans

    Je n'ai pas voulu essayé les rats séchés...berk ! (bonjour,... la végétarienne ! )

    Mais chez nous, un maroilles au lait cru bien affiné  rebuterait beaucoup de monde !!!

    Et on a la foire de La Capelle (02) avec le célèbre concours du plus gros mangeur de maroilles ! (berk aussi !)

    Bon dimanche, et j'espère que tu ne lis pas ceci juste avant le déjeuner !

    Bisous.

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