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Jambon blanc, tarama, yaourt aux fruits... Ces aliments industriels dont on ignore la véritable couleur
Parce que l'on déguste d'abord avec les yeux, les industriels en profitent pour ajouter des colorants aux aliments transformés, au point d'en envahir nos assiettes. On fait le point avec un expert.
Serions-nous alléchés par un jambon de Paris non rose, des saucisses grises ou un yaourt à la fraise blanc ? Probablement pas. Et cela, l'industrie agroalimentaire l'a bien compris. Demande du consommateur oblige, il faut proposer un produit attrayant, de couleur vive et homogène. Mais alors quel est le vrai visage de ces aliments industriels transformés ?
Réponse avec Anthony Fardet, chercheur en alimentation préventive et auteur de l'ouvrage Halte aux aliments ultra transformés ! Mangeons vrai (1).
Le jambon blanc
Non, le jambon n'est pas rose mais blanc, comme son nom l'indique, voire gris. Pour arriver à ce résultat, les industriels ajoutent du nitrite de sodium, un additif omniprésent dans la charcuterie. Le but étant de mieux conserver l'aliment et de se rapprocher de la couleur naturelle du cochon, le plus souvent rose - et ainsi, d'être attrayant pour le consommateur. "Le problème, c'est que ce colorant (l'additif E250, NDLR) peut participer au développement d'un cancer colorectal si l'on en consomme tous les jours. Mieux vaut se limiter à une ou deux fois par semaine pour réduire les risques", recommande le chercheur.
Le tarama
Sans surprise, la couleur rose fluo du tarama industriel ne provient pas des œufs de poisson (tout simplement blancs), mais d'un colorant, l'additif E120. Il s'agit du pigment carmin issu de la cochenille, un insecte qui produit un acide rouge pour se protéger, et utilisé ensuite comme teinte pour les saucisses, les bonbons ou encore certaines boissons sucrées. Si l'idée aura tendance à couper l'appétit, pas de panique, "sans excès, cet additif est sans risque pour notre santé".
La glace à la vanille
Contrairement à ce que l'on pense, la crème glacée à la vanille ne devrait pas être jaune mais blanche. Cet indispensable de l'été "est maquillé par les colorants caroténoïdes, et notamment par le bêta-carotène (l'additif E160a, NDLR), utilisé comme touche orangée". Si, d'après Anthony Fardet, cette couleur est entrée dans l'imaginaire collectif et les consommateurs la trouvent plus appétissante, mieux vaut ne pas en abuser pour autant.
La mimolette
Originaire du Nord de la France, la mimolette se distingue des autres fromages par sa couleur orange. Mais comme pour le cheddar, les producteurs teignent la pâte avec le colorant naturel rocou (l'additif E160b, NDLR), une substance rouge provenant des graines d'un arbuste d'Amérique centrale. Alors que ce fromage du Nord de la France devrait, comme tous les produits laitiers, être blanc, il faut remonter au XVIIe siècle pour comprendre cette transformation. Après la guerre contre les Pays-Bas sous Louis XIV, l'importation du fromage hollandais est interdite et, pour le remplacer, la mimolette française fait son apparition. Très similaire aux produits du pays des tulipes, avec une couleur orange fluo en plus.
Les yaourts aux fruits
Parce que les fruits en morceaux ne colorent pas suffisamment les laitages, "les industriels utilisent des colorants comme l'extrait de betterave, pour ressembler aux fruits rouges, ou encore du pigment jaune curcumine (l'additif E100, NDLR), par exemple pour l'abricot", explique le spécialiste. Le but étant de parfumer et de combler la faible teneur en fruits de ces desserts lactés.
Le surimi
Détrompons-nous, la jolie couleur orangée présente sur les bâtonnets de surimi ne provient pas d'extrait de crabe. Loin de là, il n'en existe pas une once. "Cette partie, que l'on assimile au crustacé n'est autre que du paprika", informe Anthony Fardet. Si cette épice est riche en vitamine C et en antioxydants, mieux vaut ne pas se ruer sur le surimi, qui ne contient pas principalement de poisson mais plutôt de la gélatine, des carraghénanes, de la gomme de xanthane, du glutamate de sodium ou encore du sorbitol.
Les saucisses de Strasbourg
Grises à l'origine, gare aux saucisses de Strasbourg ou aux saucisses Knacki industrielles composées de colorant rouge carmins (l'additif E120, NDLR), extrait de paprika et nitrite de sodium en guise de conservateur. Comme pour le jambon blanc, "ces additifs sont cancérigènes s'ils sont consommés de manière excessive". À éviter, sauf si l'on se rend chez un charcutier garantissant une fabrication artisanale.
(1) Halte aux aliments ultra transformés ! Mangeons vrai, par Anthony Fardet, éditions Thierry Souccar, 256 pages, 19,90 €.
Le Figaro Madame
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Commentaires
2RakiaVendredi 24 Mai 2019 à 09:50L’industrie agroalimentaire a compris que les consommateurs mangent souvent avec
les "yeux " ,les couleurs vivent sont plus alléchantes et plus attirantes que le blanc !
Avec leurs aliments ultras transformés ,ils nous tuent à petit feu, ces empoisonneurs sans scrupule !
3FrançoiseVendredi 24 Mai 2019 à 19:05Manger "vrai" il faut se lever de bonne heure ,ce n'est pas demain la veille comme on dit !Quand tu vois que sur certaines étalesd e super-marché ils vendent des fruits et légumes dits Bio qui sont emballés dans du "plastique(phtalates ) sur lequel ils ont collés des étiquettes imprimées avec des encres qui elles ne sont surement pas Bio et plutôt dangereuses !Quand on sait que + de 100 000 produits nous accompagnent tous les jours dans notre alimentation ,produits ménager ,produits que l'on s'applique des pieds à la tête,après il y a tous les produits qui sont utilisés dans l'agriculture et les élevages ,alors on les retrouve dans les fruits ,les légumes ,les céréales les produits d'origine animale comme la viande les œufs le lait dans l'eau du robinet ,les eaux minérale avec le bisphénol des rivières etc..a rajouter à cela il y a en plus pleins de produits chimiques les métaux lourds comme l'alu ,l'arsenic mercure plomb cadmium et bien d'autres qui sont dans les sols et qu'utilisent es industries et bien on les retrouvent dans les aliments et encore + dans les poissons ,ensuite on peut y associer les moisissures toxiques qui sont dans les céréales les fruits secs ,les oléagineux etc..et tout cela provoque un déséquilibre du système immunitaire ,des cancers ,la pollution des voitures camions etc.. polluent aussi les fruits et les légumes ,Plus rien n'est vraiment naturel les viandes sont recolorées ,attendries les poissons lavés ,les crevettes piquées avec de la gélatine pour leur donner meilleur allure etc..etc.. Nous sommes empoisonnés pour le fric c’est une chaîne sans fin car ensuite c'est Big-Pharma qui intervient comme l'alimentation nous rend malade ,ils fabriquent des nouveaux médicaments qui eux créeront d'autres maladies parce que la liste noire des médicaments dangereux est longue et ainsi de suite c’est une chaîne diabolique sans fin J'aime bien la revue "Prescrire " on n'y apprend beaucoup de choses sur les médicaments et les problèmes qu'ils peuvent engendrer ,tout comme 50 millions de consommateurs !
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tant que le colorant est naturel, ça ne me gêne pas