• Il voulait tuer Emmanuel Macron : la funeste dérive de l’ultrationaliste Guillaume M.

    Cet ultranationaliste de 25 ans, vient d’être renvoyé en correctionnelle pour «entreprise individuelle terroriste». Ce fanatique de Breivik voulait aussi s’en prendre aux minorités.

    « Je me suis rappelé ce qu’avait fait Maxime Brunerie et cela m’a donné l’idée. » En garde à vue à la sous-direction antiterroriste (SDAT) ce 28 juin 2017, Guillaume M. assume ses velléités extrémistes : oui, il voulait éliminer Emmanuel Macron, élu un mois auparavant à la présidence de la République. Ce jeune ultranationaliste, domicilié à Argenteuil (Val-d’Oise), envisageait de passer à l’action le 14 juillet, lors du traditionnel défilé militaire sur les Champs-Élysées. Et ainsi imiter le militant néonazi qui, en 2002, tenta d’assassiner Jacques Chirac à la carabine sur la même avenue parisienne… « Quitte à tomber, autant que ce soit pour tuer un politique et déstabiliser le système », fanfaronne Guillaume M. devant les enquêteurs.

    Deux ans plus tard, le jeune homme, âgé désormais de 25 ans, dort à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne). Fin juin, le juge d’instruction a ordonné son renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris pour « entreprise individuelle terroriste » et « transport d’explosifs et d’armes de catégorie D en relation avec une entreprise terroriste ». Il est rare que la justice ait recours à la première infraction : introduite par une loi de 2014, elle vise à neutraliser en amont « les loups solitaires », ces radicalisés qui agissent sans réseau criminel et qui sont, donc, moins détectables.

    L’enquête a en effet démontré que Guillaume M. était un jeune homme isolé malgré un court passage dans les Jeunesses nationalistes, un mouvement d’ultra-droite dissous en 2013. Désocialisé, sans emploi ni ami, il se réfugiait dans un monde virtuel, galvanisé par les vidéos relatives à la tuerie de Colombine aux Etats-Unis ou aux massacres du terroriste norvégien Anders Breivik.

    «Je cherche une arme genre AK avec min. chargeur»

    Ce sont d’ailleurs ses écrits exaltés sur le forum Internet jeuxvideo.com qui l’ont trahi. Sous les pseudonymes « LaChanclonche » et « PsychoAgricole », Guillaume M. avait commencé à s’épancher sur son projet mortifère. « Je cherche une arme (semi auto-obligatoire) genre AK avec min. un chargeur (c’est du 7,62 x 39), écrit-il à un internaute avant son interpellation. Mais comme j’ai un casier, je ne peux pas passer par la voie légale… Je veux buter des gens, voilà je te dis vu que tu me prends pas au sérieux […] Je veux faire le plus de dégâts possible. »

    Son interlocuteur, à qui il demande de se renseigner auprès d’un vendeur d’armes, va au contraire le dénoncer sur la plateforme de signalement Pharos. Une enquête discrète est alors lancée.

    Grâce à l’adresse IP, les policiers localisent le domicile du père de Guillaume M. à Argenteuil. Le 28 juin 2017, ils viennent perquisitionner le pavillon, mais celui-ci est inoccupé. Le jeune nationaliste est finalement repéré à quelques rues de là, au volant de sa Citroën visée par un avis de recherche. « Faites pas les fous, j’ai un couteau ! » hurle-t-il alors en fixant les policiers avec, selon eux, « un air déterminé ».

    Mais il finit par se rendre sans violence. Un couteau de cuisine de 15 cm est retrouvé près du frein à main de son véhicule et deux autres dans son coffre, neufs et encore emballés. Les enquêteurs découvriront que Guillaume M. les avait achetés 25 minutes à peine avant son arrestation ! Ayant aperçu les policiers devant chez lui, le jeune homme s’est précipité au Franprix le plus proche dans l’espoir de les menacer avec ces couteaux et être abattu en retour…

    «L’AK47 pour la tuerie de masse, le Glock pour Macron»

    C’est en analysant son ordinateur que les enquêteurs lèvent le voile sur ses projets terroristes. Au cours du mois de juin, le jeune homme a effectué de nombreuses recherches inquiétantes : « calendrier Macron », « comment passer à l’acte terroriste », « eau oxygénée TATP », « écraser plusieurs personnes en voiture », « où acheter un jerrican d’essence »…

    Il s’est également intéressé à des juges antiterroristes célèbres, à des services de police spécialisés (SDAT), à la législation en matière de terrorisme ou à des tueurs célèbres tels Sid Ahmed Rezala ou Tony Meilhon. Les policiers exhument également deux vidéos postées sur Youtube sous le pseudonyme évocateur « Guillaume Breivick » : on y voit le jeune suspect manipuler un cocktail Molotov en déclarant « le prochain sur une mosquée ».

    En garde à vue à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), Guillaume M. admet que, outre « tirer » sur le chef de l’Etat le 14 juillet, il envisageait de « tuer plusieurs personnes de chaque communauté minoritaire, c’est-à-dire musulmans, juifs, noirs, homosexuels et francs-maçons ». Son historique Internet révèle des repérages virtuels de diverses cibles. « L’AK47, c’était pour la tuerie de masse dans la rue, le Glock pour l’attentat contre Macron », lâche le jeune nationaliste, précisant qu’il veut « préserver la race blanche » et « lutter contre l’invasion des communautés minoritaires ».

    Provocateur à souhait, le jeune homme revendique « un côté mégalo » : « La célébrité ou la mort, les deux seraient pas mal ». Des propos hargneux que le jeune homme va ensuite minimiser durant l’instruction. Évoquant « un fantasme » et « un suicide social », il a fait valoir qu’il n’avait ni « contact », « ni arme [à feu] » pour mener à bien son projet. Le procès de Guillaume M. devrait s’ouvrir en 2020. Contactée, son avocate n’a pas souhaité s’exprimer.

    «Dépressif, mégalomane et solitaire»

    Deux psychiatres et un psychologue se sont penchés sur sa personnalité durant l’instruction. Aucun n’a décelé chez lui de pathologie mentale susceptible d’atténuer son discernement. Un expert a néanmoins relevé une « un trouble grave de la personnalité » et « une mégalomanie » le conduisant à une « identification positive à des tueurs ». Il a mis en garde contre « la dangerosité » du jeune suspect et son risque « très élevé » de passage à l’acte. Le second s’est montré plus nuancé, évoquant surtout un jeune homme « instable et impulsif » dont la réadaptation dans la société est possible s’il acquiert « une maturité affective » qui lui fait cruellement défaut.

    Interrogé par le troisième expert sur ses projets futurs, Guillaume M. s’est montré ironique : « Je compte tirer sur le président avec un petit pistolet, car je suis contre l’immigration ». Sans jamais éprouver de regrets vis-à-vis de ses actes passés. « Ça me tue d’être interpellé alors que j’ai pas commis mon attentat », a-t-il regretté auprès du psychologue.

    L’enquête de personnalité révèle que Guillaume M. a décroché à l’école à partir de la sixième et qu’une dépression lui a été diagnostiquée à l’adolescence. Depuis, le jeune homme était, selon son entourage, habité par « une très grande solitude » malgré un suivi par une association d’insertion sociale du Val-d’Oise. « Il souhaiterait que son père soit quelqu’un d’extraordinaire, mais c’est un homme normal avec une vie normale et Guillaume a beaucoup de mal à l’accepter », a confié un de ses proches aux enquêteurs. Le suspect avait déjà effectué deux tentatives de suicide lors d’une précédente incarcération. « Ce n’est pas un mauvais gars, c’est même quelqu’un de très gentil […] mais il a besoin d’être réintégré, de créer des liens véritables », a dit l’un de ses rares amis.

    Le Parisien


  • Commentaires

    1
    Mercredi 21 Août 2019 à 03:24

    Attention, pensez le mais ne l'écrivez pas ! Je ne veux pas perdre mon blog !

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    2
    Rakia
    Mercredi 21 Août 2019 à 10:01

    Tu as raison ,Chantou de tenir à ton blog ,actuellement même la pensée 

    est dangereuse ( rire) Un jeune de 25 ans qui voulait imiter les grands ,celui 

    qui voulait passer à l’acte ne le crie pas haut et fort encore moins s’exposer sur 

    les réseaux sociaux ! Il va passer le restant de ses jours en prison pour avoir pensé ...!

    3
    Mercredi 21 Août 2019 à 10:24

    Que  dire  sinon  que   lorsqu'  on  met en  ligne  ce qu' on  a décidé   de faire, c' est voué   à l' échec !

     Ces  Ravaillac  en  herbe   n'  ont  pas  beaucoup  d' intelligence !

    Si cela  devait  arriver  un  jour ,   ce sera  par  un  homme  qui aura  su   se préserver

    4
    FRANCOISE
    Mercredi 21 Août 2019 à 21:33

    IL n'y a pas mort d'homme alors  il ne vont pas en faire une affaire d’État ,c'est un malade et je pense qu'il  n'aurait surement pas réussi à commettre   cet acte ,macron est quand même protégé il doit d'ailleurs quand même avoir la trouille puisqu'il a augmenté sa garde rapprochée !!

    5
    fripouille
    Dimanche 25 Août 2019 à 10:55

    S'il veut être recadré il faut qu'il intègre l'armée, ou plutôt la Légion Etrangère !

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