• Face à la Russie, la riposte mesurée de l’UE

    Face à la Russie, la riposte mesurée de l’UE

    Ce ne sont pas les sanctions européennes qui vont empêcher Vladimir Poutine de dormir. Les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, réunis physiquement ce lundi à Bruxelles, ont fait le service minimum après le refus réitéré du Kremlin de remettre en liberté l’opposant Alexeï Navalny, en annonçant qu’ils avaient décidé à l’unanimité de sanctionner plusieurs hauts fonctionnaires du régime russe. Si aucun nom n’a encore été annoncé – ce sera fait lors du sommet européen des 25 et 26 mars –, il semble probable que le président du Comité d’enquête de la fédération de Russie, le procureur général, le directeur des prisons et celui de la Garde nationale seront interdits de voyage dans l’Union européenne et y verront leurs avoirs gelés, s’ils en ont. 

    Symbolique

    On reste donc dans le symbolique puisque aucun des proches de Vladimir Poutine qui pourrait être véritablement affecté par ces sanctions n’est visé. Or, comme l’avait expliqué aux députés européens Alexeï Navalny en novembre, au moment où il se remettait en Allemagne de la tentative d’empoisonnement dont il a été victime, «l’Union devrait cibler l’argent, les oligarques, pas seulement les anciens oligarques, mais les nouveaux, membres du cercle proche de Poutine. Tant que les yachts de M. (Alicher) Ousmanov continueront à mouiller à Barcelone ou à Monaco, personne en Russie ou au Kremlin ne prendra les sanctions européennes au sérieux». Mais le mécanisme juridique utilisé par l’Union n’autorise pas à sanctionner n’importe qui, mais seulement les auteurs d’atteintes graves aux droits de l’homme… C’est ce qui explique aussi que l’idée de Josep Borrell, le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, formulée après son humiliant voyage à Moscou des 5 et 6 février, de cibler des entités russes diffusant de fausses informations, à l’image de la chaîne de télévision RT, ou se livrant à des cyberattaques, n’a pas été retenue.

    Mais au-delà de ces arguties juridiques, l’Union n’a en réalité aucune envie d’entrer dans un bras de fer avec la Russie, surtout en pleine pandémie de coronavirus, comme le montre le fait qu’aucune sanction économique n’ait même été envisagée. Il s’agirait pourtant là d’une arme autrement plus efficace, car Moscou est totalement dépendante des exportations de ses matières premières, son unique ressource, et de son principal marché à l’export, l’UE. Un signal fort aurait pu être l’interruption de la construction du gazoduc Nord Stream II, quasiment achevé, qui va relier directement la Russie à l’Allemagne.

    Libération


  • Commentaires

    1
    Mardi 23 Février 2021 à 16:55

    on   ferait   mieux    de  se   méfier     de   l'ingérence    américaine

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