• Enfants de djihadistes rapatriés : les coulisses d’une opération très secrète !

    Enfants de djihadistes rapatriés : les coulisses d’une opération très secrète !

    © AFP/Giuseppe Cacace Le camp syrien d’Al-Hol, où la délégation française a récupéré sept enfants, accueille près de 80 000 personnes. 

    Il y a tout juste une semaine, douze enfants de djihadistes français étaient récupérés en Syrie et rapatriés. Retour sur le déroulé d’une mission très spéciale menée sous l’égide du Quai d’Orsay.

    Sur le tarmac de la base militaire de Villacoublay (Yvelines), les moteurs d’un Airbus A 400 M de la République bourdonnent. Vendredi dernier, il fait encore jour lorsque douze silhouettes pénètrent dans une salle de briefing de l’aérodrome. Ils sont diplomates, médecins urgentistes spécialisés en pédiatrie ou encore infirmiers. La plupart d’entre eux ignorent pourquoi ils ont été réunis là, dans le plus grand secret. C’est le chef de cette mission très spéciale, Eric Chevallier, patron du Centre de crise du Quai d’Orsay, qui le leur dévoile : il s’agit d’aller chercher des enfants isolés ou orphelins, filles et fils de djihadistes français, dans des camps de réfugiés du Kurdistan syrien.

    La France n’a pas l’obligation légale de le faire. Emmanuel Macron a pourtant donné son feu vert au déclenchement de cette deuxième opération de rapatriement (la première a eu lieu en mars) de ces petits ressortissants. D’abord parce que ces mineurs sont très vulnérables sur ces terres ravagées par des années de guerre. L’autre raison est rarement mise en avant. Dans ces camps, les femmes les plus radicalisées ne souhaitent pas que ces enfants esseulés rentrent dans leur pays. Elles essaient de les cacher, cherchent à les prendre sous leurs ailes, avec l’espoir de leur transmettre l’amour du djihad, dans le but de préparer une prochaine génération de combattants. Une menace potentielle pour le pays. « Ces enfants vont désormais grandir en France, dans un environnement socio-éducatif qui leur inculque d’autres valeurs », avance un diplomate de haut rang.

    Atterrissage incognito en pleine nuit

    Une heure après le briefing, le gros-porteur décolle. A bord, les diplomates ont emporté un imposant dossier. A l’intérieur, des papiers, des clichés, le condensé administratif de ces enfants, âgés de moins de six ans pour la plupart. Ce commando diplomatico-médical compte en ramener 21 en France à l’issue d’une opération classifiée, préparée dans la plus stricte confidentialité depuis près de deux mois.

    L’Airbus A 400 M utilisé pour cette mission transportait notamment des médecins et diplomates. Airbus

    Une opération qui s’annonce périlleuse. Si les cellules de Daech ont été largement détruites dans la région, des réseaux restent actifs. Pour des raisons de sécurité, le lieu d’atterrissage doit être tenu secret. L’appareil se pose en pleine nuit, sans lumière. Quelques minutes à peine pour qu’une partie de l’équipage débarque, dans le noir. Diplomates et médecins montent à bord de véhicules blindés, sous bonne escorte. Direction une petite base où ils vont se reposer quelques heures. Plus tôt, des échanges ont eu lieu avec les autorités locales pour évoquer la mission. Un rendez-vous doit avoir lieu le lendemain, à Aïn Issa, ville syrienne sous contrôle kurde.

    «Il va y avoir un problème»

    Là, samedi matin, les dossiers sont examinés. A priori, tout va bien. « Il n’y aura aucun souci, vous pourrez les récupérer demain », explique-t-on aux Français dépêchés sur place. Ces derniers doivent poursuivre leur route vers un second lieu où ils recevront l’appel d’un autre responsable local. Par téléphone, cet homme doit leur confirmer que les enfants concernés par la mission leur seront bien remis.

    Sauf que le coup de fil n’arrive pas. Le chef de la mission française fait alors passer un message pour annoncer à cet interlocuteur qu’il le retrouvera le lendemain, à 10 heures. Dimanche, la petite délégation part donc à sa rencontre. Ce rendez-vous fait l’effet d’une douche froide aux Français. « Il va y avoir un problème », leur dit-on. Ils apprennent que finalement, seuls sept enfants vont leur être confiés. Ce n’est pas ce qui était prévu. La conversation se tend. « Puisque c’est comme ça, assène un diplomate français, on va aller les chercher. »

    «Voilà, vous avez vos quatre enfants»

    Direction Al-Hol, un camp où vivent près de 80 000 personnes, soit l’équivalent de la population d’Antibes-Juan-Les-Pins (Alpes-Maritimes). La route est longue pour y parvenir. Plus de la moitié des 24 heures qui suivent seront passées en voiture dans le nord-est syrien. La tension est extrême, ces axes sont minés, des attaques d’IED (acronyme anglais d’engins explosifs improvisés) surviennent régulièrement.

    Une jeune femme en uniforme accueille la délégation française : « Voilà, vous avez vos quatre enfants. » Sur les quatre, un seul fait partie de la liste initialement prévue ! D’âpres échanges suivent, les diplomates insistent. Une responsable du camp s’agace : « On a que ça ! » Les Français savent que ce n’est pas le cas. Ils sortent leurs dossiers, les fiches détaillées des petits qui se trouvent dans le camp, notamment dans le « carré des orphelins ».

    Une première petite fille est alors amenée. Puis deux autres enfants. Pour les trois premiers qui n’étaient pas sur la liste, des éléments d’information sont transmis à Paris pour que leurs rapatriements soient validés au plus vite, grâce à des moyens de communication cryptés. En fin d’après-midi, dimanche, l’équipe repart vers Al-Roj, à cinq heures de route. Ce camp est moins grand, mieux structuré. Sur place, les cinq enfants prévus sont bien récupérés. Entre-temps, deux petits néerlandais ont été ajoutés au groupe. Ils sont désormais quatorze à avoir été recueillis.

    Peluches et avion nursery

    Tous s’apprêtent désormais à suivre un parcours bien balisé. Les Français s’assurent d’abord qu’aucune puce électronique n’a été positionnée sur eux ou dans leurs vêtements. Beaucoup d’enfants sont dépenaillés, certains prostrés. Tous ne parlent pas français. Ils sont auscultés, déshabillés, lavés puis habillés avec des affaires neuves. Tout ce qu’ils portaient sur eux est resté au Kurdistan syrien. Des peluches, des poupées et autres tétines apportées de France sont remises à chacun.

    L’un a une blessure importante à l’épaule, l’autre une brûlure au pied. Tous sont pris en charge par les médecins, nourris, hydratés. Dans la nuit de dimanche à lundi, ils embarquent à bord de l’A 400 M transformé en nursery. Soixante-douze heures après le début de la mission, le vol atterrit enfin à Villacoublay. C’est l’Aide sociale à l’enfance qui prend le relais auprès des petits, le point de départ d’une nouvelle vie pour ces filles et fils de djihadistes de retour dans leur pays.

    Des rapatriements au cas par cas

    Ils sont les enfants de Français partis grossir les rangs du groupe terroriste Daech en Syrie ou en Irak. Ils sont aussi des nièces, des petits-fils d’autres Français, bouleversés de les savoir si loin, dans ces régions troublées, sans parents qui plus est. Au Quai d’Orsay, c’est à la direction des Français de l’étranger qu’incombe la tâche ardue de recenser leur nombre, de démêler leur identité. Au total, ils seraient plusieurs dizaines. Ces cas sont répertoriés, le maximum d’informations collectées, notamment avec le concours des responsables de camps de réfugiés ou encore des services de renseignement.

    Selon la doctrine fixée par le gouvernement, les enfants peuvent être rapatriés « au cas par cas ». Derrière cette expression se cache une réalité complexe, où les critères de vulnérabilité des tout-petits et de faisabilité de l’opération priment.

    Les enfants orphelins, isolés, c’est-à-dire sans parent, en bas âge ou en mauvais état de santé sont considérés comme étant les plus fragiles, et donc prioritaires. Encore faut-il pouvoir les localiser… En fonction de ces données, une liste de ceux susceptibles d’être ramenés a été tamponnée au plus haut sommet de l’Etat. En coulisses, l’opération a alors été préparée dans le plus grand secret pendant près de deux mois. Ce qui n’a pas empêché, une fois sur place, de nombreux aléas. Une fois les vérifications effectuées, les autorités locales et les diplomates français signent un document de transfert. Les enfants peuvent alors rentrer en France.

    Le Parisien

    Enfants de djihadistes rapatriés : les coulisses d’une opération très secrète !

    J'aimerai savoir combien a coûté ce déplacement ?


  • Commentaires

    1
    Rakia
    Samedi 15 Juin 2019 à 17:05

     Je te jure avant de lire ton commentaire,chantou,je me suis posée 

    la même question ,combien a coûté tout ce cirque ?( rire)

    Des dépenses ,un voyage périlleux pour tout un équipage pour faire 

    rapatrier des bombes à retardement, c’est lamentable !

    2
    Samedi 15 Juin 2019 à 18:12

    Moi  je  constate  que  peu  à  peu   on récupère  des enfants  de   et  des  djihadistes , et  plus tard   avec  le  regroupement  familial  on  nous aura  une  fois   de plus  berné !

     Un sacré  salopard  le macron

    3
    Françoise
    Samedi 15 Juin 2019 à 18:49

    Il n'y a pas que le voyage ,pour ces pontes d'ordures  qui ont choisis de jurer fidélité à Daesh,qui ont renié la France ,il faut une structure hospitalière  ,des bilans de santé  et psychologique les assumer de A jusqu'à Z et pour cette faune il y a du fric  comme par miracle et pendant ce temps des Français pauvres ne peuvent pas se soigner ,aller chez le dentiste  où chez l'ophtalmo ! C'est à dégueuler de dégoût ! Le laxisme du pouvoir  les collabos  n'ont qu'un seul objectif la destruction de la France  ,il y a des villes qui sont déjà devenue  d'immense bidonville ,des ghettos  où les femmes ne peuvent même plus passer ,Nous assistons et ils essaient dans le plus grand secret  de mettre la vie des français en réel danger !  Ces mômes là sont de Bons petits Français  dont les parents  ont pris les Armes contre la France !   Sur Youtube  vous pouvez regarder une vidéo le témoignage d'une traître à la France mariée à un petit soldat elle s'est faite engrosser et à quelques "regrets"  son nom Margaux Dubreuil elle à 27 ans ,le titre  "  Le témoignage  d'une djihadiste Française  de Daech"!

    4
    fripouille
    Dimanche 16 Juin 2019 à 08:32

    Le gouvernement veut  se donner bonne conscience et fait de ces rapatriements une affaire d'Etat ! Ces enfants seront un jour ou l'autre récupérés par les leurs et se retourneront contre nous !

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