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Coronavirus : avec le confinement, près de la moitié de la France ne recycle plus ses déchets
Le tri sélectif est en partie à l’arrêt en France. Du fait des mesures de confinement et de l’épidémie de Covid-19, entre 42% et 45% des centres du pays ont fermé leurs portes comme 99% des déchetteries. Si la collecte des déchets ménagers est maintenue sur l’ensemble du territoire, nombre des communes n’appliquent plus le tri des poubelles. "Aujourd’hui, la France est coupée en deux à cause de l’absence d’informations claires sur l’exposition à risque ou pas d’un certain nombre d’activités dans le domaine de la collecte des déchets", déplore Nicolas Garnier, le délégué général d’Amorce, l’association des collectivités locales qui fédère la quasi-totalité des acteurs publics de la collecte des déchets, desservant 60 millions de Français.
Des éboueurs inquiets
Ces directives, qui incombent au ministère de la Transition écologique mais aussi de la Santé, tardent à venir. "Collecter les déchets ménagers est primordial, assure Nicolas Garnier. Mais il faut nous dire si la collecte sélective l’est aussi et dans quelles conditions nous pouvons la faire en toute sécurité."
Dans les centres de tri, les agents sont inquiets d’être au contact de déchets d’emballages potentiellement contaminés et notamment de mouchoirs usagés ou de masques, souvent jetés à tort dans le bac jaune. Et bien qu’essentiel au bon fonctionnement du pays, leur secteur n’est pas prioritaire pour les matériels de protection.
Règne ainsi aujourd’hui un flou artistique. Les collectivités locales dont le centre de tri a fermé gèrent la situation tant bien que mal. Une petite minorité, en Ariège par exemple, appelle leurs administrés à conserver chez eux les sacs jaunes.
Réduire les risques de contamination
La plupart maintiennent la collecte sélective, sans toujours communiquer sur l’arrêt du tri, et stockent les déchets d’emballage dans l’attente d’un déblocage de la situation. D’autres les collectent indistinctement pour les enfouir ou les incinérer. C’est le cas de Paris où le tri a été arrêté le temps de la crise afin d’économiser les équipes et réduire les risques de contamination.
Problème : impossible d’enfouir ou d’incinérer à volonté, les capacités étant réglementées. "Il faut absolument desserrer les contraintes dans ce domaine", exhorte Nicolas Garnier d’Amorce. Une option exclue par le secrétariat d’Etat à la Transition écologique qui donne priorité au tri. "On s’attache à lever les points de blocages, les centres de tri ont vocation à rouvrir", tranche-t-on du côté du ministère de la Santé.
Une recrudescence des dépôts d’ordures sauvages
Pour l’association Robin des Bois, pourtant héraut de la bonne gestion des déchets, la position gouvernementale est intenable. "Cette situation va perdurer, il va donc falloir avoir le courage d’annoncer officiellement qu’il n’y aura pas de tri, pense son président Jacky Bonnemains. Les gens doivent comprendre que, faute de trieurs et de collecteurs, le tri des déchets n’est pas essentiel. C’est une mesure de salubrité."
En outre, plus d’une dizaine de départements font face à l’incivisme de leurs administrés. La fermeture de la totalité des déchetteries entraîne une recrudescence des dépôts d’ordures sauvages. Depuis le début de la crise, la ville de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a ainsi recensé quatre tonnes de déchets sauvages dans les rues et des poubelles jetées par les fenêtres. "A terme, cela pourrait enclencher des problèmes sanitaires : insalubrité générale, prolifération d’insectes et de nuisibles", déplore Jacky Bonnemains. Pis, à Paris et dans certaines métropoles, de plus en plus de rues sont jonchées de masques et gants usagés, laissant craindre des risques supplémentaires de propagation du virus.
Le JDD.fr
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Commentaires
Pourvu que les éboueurs continuent à ramasser les poubelles !
Il me semble que le temps de voir la fin de la pandémie, il faut s' accommoder de la situation
Pas de panique! Macron maîtrise la situation..! Que même si les éboueurs font gréves, Manu et Brigitte vont mettre la main à la pâte.
Stan
4fripouilleDimanche 29 Mars 2020 à 19:105Françoise2Dimanche 29 Mars 2020 à 20:34Nous ne trions plus pour le moment puisqu’il faut que nous fassions un peu plus de 3 km pour aller porter verres et journaux etc..
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Dimanche 29 Mars 2020 à 20:45
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4 tonnes de déchets dans une seule ville ,la situation est vraiment critique !
Vivement que le confinement se termine ,les éboueurs ont bien raison ,ils sont
aussi des êtres humains exposés à tous les dangers …!