• Brexit : Boris Johnson savoure son triomphe

    Boris Johnson a appelé vendredi au rassemblement des Britanniques, après son écrasante victoire aux législatives anticipées. Une victoire due notamment à la conquête de circonscriptions ouvrières acquises depuis des décennies aux travaillistes mais aujourd'hui favorables au Brexit.

     

    Élu massivement sur sa promesse de réaliser le Brexit le 31 janvier, le Premier ministre conservateur Boris Johnson a lancé vendredi 13 décembre un vibrant appel au rassemblement, dans un Royaume-Uni meurtri par ses divisions sur la sortie de l'Union européenne.

    "J'appelle tout le monde à tourner la page et à commencer à panser les blessures", après plus de trois ans de déchirements depuis le référendum de 2016 qui a décidé le Brexit, a déclaré Boris Johnson dans une courte allocution devant le 10 Downing Street.

    Il a tendu la main aux europhiles et à ceux qui n'ont pas voté pour lui, insistant sur sa volonté de se concentrer désormais sur des priorités comme la santé, la sécurité, l'éducation et les infrastructures.

    Les conservateurs ont remporté jeudi une majorité d'une ampleur jamais vue depuis Margaret Thatcher en 1987, raflant 365 sièges (+48) sur les 650 de la Chambre des communes selon les résultats définitifs, grâce à la prise de circonscriptions ouvrières acquises depuis des décennies aux travaillistes mais favorables au "Leave". La participation s'est élevée à 67,23 %, en légère baisse par rapport au scrutin de 2017.

    Selon Boris Johnson, sa victoire résulte de la "décision irréfutable, irrésistible et incontestable" des Britanniques, lassés de plusieurs années de psychodrame, de tourner la page de l'UE après 47 ans d'un mariage houleux.

    Le leader conservateur a été reçu au palais de Buckingham par la reine Elizabeth II, qui l'a chargé officiellement de former un nouveau gouvernement.

    "Le Brexit m'a fait changer d'avis"

    Principale formation d'opposition, le Parti travailliste s'effondre à 203 sièges (contre 262 auparavant), son pire score depuis 1935, plaçant sur un siège éjectable son très à gauche chef de file Jeremy Corbyn, humilié.

    "J'ai voté travailliste toute ma vie. C'est le Brexit qui m'a fait changer d'avis parce que j'en ai vraiment marre", a expliqué à l'AFP Colin Spottswood, commerçant de 65 ans à Blyth, un bastion travailliste depuis près de 70 ans, tombé aux mains des conservateurs.

    Dans l'immédiat, le Brexit ne changera rien pendant la période de transition jusqu'à fin 2020 prévue par l'accord de divorce conclu par Boris Johnson avec Bruxelles afin d'éviter une rupture brutale, chaotique pour l'économie.

    Mais une nouvelle phase périlleuse s'annonce pour les mois, voire les années à venir : celle des complexes négociations sur la future relation avec le bloc européen, principal partenaire commercial des Britanniques. Elles sont censées aboutir avant la fin 2020 – un calendrier jugé "très ambitieux" par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

    Fidèle soutien, le président américain Donald Trump s'est voulu alléchant en promettant sur Twitter "un énorme nouvel accord commercial (...) potentiellement beaucoup plus gros et plus lucratif que n'importe quel accord qui pourrait être conclu avec l'Union européenne".

     

    Indépendance écossaise ?

    L'appel de Boris Johnson à l'unité n'a pas trouvé d'écho auprès des nationalistes écossais du SNP, dont le renforcement, à 48 sièges contre 35, alimente les velléités d'indépendance.

    Ce succès "renforce le mandat" pour un nouveau référendum sur l'avenir de l'Écosse, opposée au Brexit, après celui perdu en 2014, a déclaré la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon.

    En Irlande du Nord, les unionistes du DUP, dont leur chef de groupe à Westminster, Nigel Dodds, éliminé, cèdent du terrain face aux nationalistes favorables à une réunification de l'île d'Irlande, posant là aussi la question d'un éclatement du Royaume.

    Boris Johnson déclinera son programme législatif lors du traditionnel discours de la reine jeudi, après la rentrée parlementaire. Il entend présenter avant Noël aux députés l'accord de divorce négocié avec Bruxelles, jusqu'ici recalé faute de majorité, pour une adoption avant le 31 janvier.

    France 24


  • Commentaires

    1
    Samedi 14 Décembre 2019 à 16:08

    Je sais, françoise, tu n'aimes pas la tête à Boris mais cela n'a rien à voir avec le Brexit (rire) happy

    2
    Rakia
    Samedi 14 Décembre 2019 à 16:26

    Un triomphe inattendu à savourer à l’approche des fêtes , 

    Boris a eu son cadeau de Noël en avance , qu’il profite de 

    son succès avec modération , il a une promesse à tenir pour 

    le 31 janvier …!

    3
    Samedi 14 Décembre 2019 à 17:29

    J'  espère   que Barnier  ne lui  mettra  pas  de  bâton   dans  les roues, Bruxelles   a  bien  évidemment  peur  que  d'autres  imitent  la Grande  Bretagne !

    4
    françoise
    Samedi 14 Décembre 2019 à 18:15

    Je n'ai pas à aimer où non ce type  je ne suis pas Britanique  je le trouve moche c'est tout ! Tout nouveau ,tout beau! Il y a encore beaucoup d'eau à passer sous les ponts en qui concerne  ce qui va changer dans leur économie  pour l'instant la Livre à rattrapé l'Euro ,mais sortir de cette UE de merde  ils n'auront  plus à faire face  à l'austérité qu'ils subissaient depuis qu'ils étaient dans cette UE !J'ai discuté avec mon voisin Anglais  qui m'a dit qu'ils n'avaient rien à attendre de bon comme avancée sur la consommation des ménages mais qu'il y aura forcément un impact économique non négligeable ! Beaucoup de choses vont changer pour les étrangers qui vivent et travaillent  en Angleterre ,Titre de séjour ,contrôles aux frontières etc..Et aussi pour les Anglais qui résident en France !Et si il n'y a pas d'accord entre eux et nous il en résultera forcément  des conséquences sur notre quotidien ! Et perso je m'en fout !

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