• Bébés nés sans bras : comprendre l'affaire en 3 minutes

    Depuis deux ans, des lanceurs d'alerte, contredits par l'agence Santé publique France, dénoncent une concentration de bébés atteints de malformation congénitales dans l'Ain. Ils sont maintenant sous la menace d'un licenciement, ce qui a poussé le gouvernement à réagir. Retour sur cette affaire.

     

    Un huitième cas de bébé avec une malformation de ses membres supérieurs, né en 2012 dans l'Ain, a été signalé lundi, selon Le Monde, par le Registre des malformations congénitales en Rhône-Alpes (Remera). Les employés de cette structure associative sont sous la menace d'une procédure de licenciement, qui a toutefois été suspendue lundi selon Libération. En parallèle, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a soutenu publiquement Emmanuelle Amar, la directrice du registre, et souhaite une nouvelle enquête des autorités sanitaires.

    Les faits : des bébés nés sans bras dans une zone restreinte

    Chaque année, entre 80 et 100 enfants naissent avec une malformation congénitale de l'un de leurs membres. Une partie d'entre eux sont atteints d'agénésie transverse du membre supérieur (ATMS) : ils naissent sans bras ou sans main. La raison est rarement génétique. Une ATMS peut être liée à une infection, à une intolérance médicamenteuse ou à la consommation d'alcool pendant la grossesse. Des perturbateurs endocriniens peuvent aussi en être à l'origine.

    C'est ce que suppose le Remera au sujet d'une concentration statistique anormale de bébés atteints d'ATMS, nés entre 2009 et 2014 dans une zone rurale d'un rayon de 17 km dans l'Ain. Soupçonnant une contamination environnementale, le registre a lancé l'alerte dès le 28 février 2011 et saisi l’organisme de sécurité sanitaire Santé publique France (SPF).

    L'affaire : une enquête critiquée et des subventions coupées

    Dans une première enquête, le SPF a contredit le Remera, assurant, en 2016, qu'"aucune cause commune à ces différents cas d'agénésies n'a pu être établie". Le SPF a enquêté en parallèle sur des cas observés en Loire-Atlantique et dans le Morbihan, qui, eux aussi, n'ont pas révélé de cause commune.

    Depuis, le SPF et le Remera n'ont pas cessé de s'affronter par rapports interposés. Si plusieurs scientifiques s'étonnent des investigations trop rapides du SPF - ce dernier a reconnu avoir oublié des cas de bébés sans bras -, Emmanuelle Amar a aussi ses détracteurs. L'épidémiologiste Ségolène Aymé a ainsi fustigé, arguments à l'appui, les "mensonges" et "l'attitude irresponsable" du Remera.

    L'affaire a pris une tournure politique quand le registre s'est vu couper une partie de ses subventions. Deux des principaux soutiens financiers, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et la région Auvergne-Rhône-Alpes, ont cessé en 2018. Le troisième gros pourvoyeur de fonds, le SPF lui-même, n'a pas débloqué d'enveloppe pour l'année en cours. Résultat : les Hospices civils de Lyon, l'institution-hôte du registre, ont dû déclencher une procédure de licenciement. Selon les autorités concernées, il n'y aurait pas de lien entre l'arrêt des subventions et la controverse scientifique.

    La conséquence : les politiques défendent les lanceurs d'alerte

    La loi dite "Sapin 2" présente des mécanismes pour sanctuariser les subventions bénéficiant aux lanceurs d'alerte, statut dont se revendique Emmanuelle Amar. Les députés du groupe d'études Santé environnementale, présidée par l'ex-ministre Delphine Batho, ont interpellé le pouvoir sur cette affaire, tandis que des élus écologistes ont avancé que les pesticides pourraient être à l'origine des malformations - même s'il n'y a pas de preuve scientifique à ce jour.

    Le gouvernement s'est, lui aussi, saisi du dossier. Le 21 octobre dernier, les ministres François de Rugy (Ecologie) et Agnès Buzyn (Santé) ont réclamé une nouvelle enquête menée par le SPF. Agnès Buzyn a également assuré qu'il était "hors de question d'arrêter la subvention des registres". Les subventions du Remera n'ont pas encore été rétablies, mais la procédure de licenciement a été suspendue.

    le JDD.fr


  • Commentaires

    1
    Rakia
    Mardi 30 Octobre 2018 à 15:11
    « Comprendre l’affaire en 3 minutes » ta vidéo dure 9 minutes, chantou ( rire) La rapidité que les autorités ont essayé d’etoufer l’affaire et sanctionner le lanceur d’alerte, nous donne l’intime conviction qu’ils essayent de cacher la vérité et les vraies raisons de ce phénomène inquiétant !
    2
    Mardi 30 Octobre 2018 à 17:47

    les réactions   montrent  qu' on a en effet cherché  à étouffer l' affaire, et  à éliminer ceux qui  protestaient !

    Corine  Lepage  a raison,  on ne confie pas  l' enquête  à l' organisme qui nie les faits !

    Avec  l'informatique,  ce genre  de malformations devrait  être très vite révélé

    3
    fripouille
    Mardi 30 Octobre 2018 à 18:06

    Personne ne veut s'occuper de cette affaire, ils se le repassent les uns les autres.

    4
    françoise
    Mardi 30 Octobre 2018 à 19:11

    Il était temps qu'il refassent une enquête ,d'autres cas ont été mis à jours ,et ça commence à faire beaucoup!Il y a des maladies qui peuvent aussi sauter quelques générations ,comme par ex. un parent alcoolique et l'enfant naîtra en deuxième génération avec  bien souvent des problèmes de hanche! Actuellement avec le niveau de pollution , Vu le nombre de pesticides ,de saloperies de toutes sortes ,de médicaments que l'on donne aux femmes enceintes il ne faut pas s"étonner!Rappelons -nous les nuages  radioactifs qui se sont arrêtés à la frontière ,30 ans déjà Tchernobyl et des enfants et des animaux naissent toujours avec des malformations ,et un pseudo Savant chercheur qui avait lancé cette connerie sur l'ordre des gouvernements pour ne pas affoler les populations ,ils nous bien pris pour des cons et ça n'a pas changé depuis !il y avait eu  aussi une augmentation des cancers et dérèglement de la glande thyroïde  etc.. Ils cherchent par tous les moyens à minimiser ce drame!

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